À la demande de la Ville de Québec, le Conseil de quartier organisait ce 14 juin une consultation préliminaire sur le contingentement des usages commerciaux de la rue Saint-Jean. Un contingentement qui touche à la fois les bars, restaurants, et résidences de tourisme. Verra-t-on prochainement une transformation de la rue?
La consultation, qui aura duré plus de trois heures, aura permis à l’arrondissement de présenter des pistes de réflexions et de recueillir les avis de la cinquantaine de citoyens présents. Selon Caroline Houde, coordonnatrice-urbaniste à l’arrondissement, le but d’une telle consultation est avant tout de valider auprès des citoyens si l’approche envisagée répond aux attentes des résidents du quartier. La réglementation adoptée sera par la suite soumise officiellement à consultation publique une fois qu’elle sera finalisée au sein de l’arrondissement.
Décontingenter les restaurants?
Il est aisé de se rendre compte que la vitalité commerciale de la rue Saint-Jean connaît quelques difficultés. Le taux de vacance des commerces du quartier est de l’ordre de 13% (20 locaux vacants en 2016, sur 149). En comparaison, ce taux est de 9% sur la rue Cartier, et de 4,3% sur la 3ème avenue. Parmi les solutions envisagées, le décontingentement des restaurants pourrait offrir une possibilité de redynamiser le faubourg.
La réglementation actuelle de la zone de la rue Saint-Jean, unique dans l’arrondissement, limite le nombre de restaurants dans le quartier, en imposant qu’une distance minimale de 50 mètres soit respectée entre chaque établissement (nonobstant certains droits acquis). De plus, leur superficie est limitée à 100m². La Ville et la SDC Quartier Saint-Jean-Baptiste ont fait état des demandes régulières pour ouvrir ce type de commerces et que le contingentement actuel peut faire en sorte de maintenir certains locaux vacants. La proposition vise à retirer ces deux contraintes.
De fait, plusieurs propriétaires de locaux commerciaux ont fait remarquer que les demandes qu’ils reçoivent visent essentiellement à ouvrir des commerces de bouche, et que les contraintes actuelles font échouer plusieurs projets. Les résidents présents, s’ils n’ont pas fait état d’opposition formelle à ce projet, ont néanmoins fait remarquer qu’il importait de préserver une offre commerciale destinée aux consommateurs locaux.
Une microbrasserie et plus de bars sur Saint-Jean?
Il semble que la demande soit grande pour ouvrir de nouveaux bars et éventuellement une microbrasserie (par exemple dans le local de l’ancien Commensal). En l’état, la réglementation impose que les débits d’alcool soient séparés de 150 mètres les uns des autres, et restreint tout projet de microbrasserie à 100m². Deux propositions sont sur la table: la première vise à garder un certain contingentement, mais en terme numérique (en reconnaissant les bars existants et en y ajoutant un ou deux nouveaux). La seconde reprend les mêmes éléments, mais autoriserait l’implantation d’une microbrasserie ou microdistillerie d’une superficie maximum de 500 m².
“On propose de laisser aller le libre marché”, a ainsi déclaré Caroline Houde. Une initiative qui pourrait favoriser le dynamisme commercial et qui éviterait une gestion complexe des demandes, mais qui pourrait également entraîner une concurrence accrue pour les commerces existant, des risques pour la diversité commerciale et des nuisances potentielles.
La conseillère municipale Anne Guérette a également souhaité que l’on prenne en compte l’intérieur des bâtiments qui serait éventuellement touchés par l’ouverture de nouveaux bars ou restaurants. Elle a par ailleurs rappelé l’importance de traiter équitablement ceux qui feront les demandes pour ouvrir des nouveaux bars dans un contexte où il faudrait décider à qui accorder les deux nouveaux bars ou la microbrasserie.
Permettre AirBnB dans Saint-Jean-Baptiste?
Actuellement, aucun hôtel ou résidence de tourisme n’est autorisé sur la rue Saint-Jean, sauf droits acquis. Faisant état d’une “demande mondiale” pour ce genre d’hébergement touristique, la Ville souhaite proposer que, pour les bâtiments de six logements et moins, on puisse soit offrir un contingentement de 3 à 5 bâtiments sur Saint-Jean pouvant proposer ce genre d’hébergement, soit ne rien contingenter, et là aussi laisser faire le marché. Si la Ville avance que cela facilite le contrôle en inspection, l’occupation des logements non-loués et la diminution de la pression sur le milieu résidentiel, de nombreux citoyens ont fait remarquer que ceci risque au contraire de retirer encore plus de logements du parc locatif, tout en ayant un impact négatif sur la qualité de vie des résidents à l’année longue. Plusieurs ont évoqué aussi une crainte de hausse des loyers.
Les services de l’arrondissement vont devoir désormais tenir compte des remarques tant orales qu’écrites (un questionnaire était mis à disposition des personnes présentes), afin de proposer à l’arrondissement un projet de règlement. Une fois ce projet adopté, une consultation publique aura lieu auprès du Conseil de quartier, qui cette fois sera amené à se prononcer. Car cette réunion préparatoire était semble-t-il une première dans l’histoire des conseils de quartier, puisqu’il s’agissait avant tout de prendre le pouls de la population.
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