La rue des Zouaves est une petite rue calme, entre la rue Saint-Jean et le Parc Berthelot. Petite, mais non moins intéressante, comme beaucoup de rues du Faubourg! C’est d’ailleurs l’une des rues qui permet de relier la colline parlementaire au reste de Saint-Jean-Baptiste.
Dénommée ainsi en 1908, la rue des Zouaves rappelle le passé religieux du Faubourg Saint-Jean (dont les rues portant le nom de « Saint.e » sont rarement des références religieuses). Petite, son existence est attestée depuis au moins 1818. Promenons-nous un peu dans son passé. Et si vous avez des anecdotes ou des souvenirs à partager, n’hésitez pas à laisser des commentaires!
Il faut savoir qu’elle n’a pas toujours porté ce nom. La fiche toponyme de la ville de Québec nous indique la chose suivante: « entre 1818 et 1908, la rue des Zouaves était connue sous le nom de rue Jupiter en souvenir d’une statue de Jupiter […] servant d’enseigne à une marchande de bonbons et de bière d’épinette. Sur une gravure de James Pattison Cockburn de 1830, « une grande maison à deux étages surmontée d’une statue de bois sculpté représentant vraisemblablement Jupiter avec sa couronne, son foudre et l’aigle à ses pieds y apparaît à droite ». La statue elle-même proviendrait du Jupiter, un navire qui serait venu s’échouer sur une plage de Beauport au début du 19e siècle. La statue du dieu serait passée de main en main pour, finalement, aboutir chez la marchande qui en aurait fait l’enseigne de son commerce« . Voici la gravure en question, fournie très aimablement par Jérôme Ouellet:

Le Faubourg Saint-Jean. Aquarelle de J. Cockburn, tirée de « Québec au temps de James Patterson Cockburn », par Christina Cameron. On y voit la statue de Jupiter en haut à droite, au-dessus d’un bâtiment qui se trouve manifestement sur la rue Saint-Jean. Il est probable que la rue Jupiter se trouvait à proximité de ce bâtiment.
Cette rue n’a jamais été très longue, et débouchait auparavant sur le Marché Berthelot, comme on peut le voir sur ce plan de 1910:
La rue Jupiter devient rue des Zouaves en 1908, à la demande des zouaves pontificaux (soldats d’un corps d’infanterie constitué en 1860 par des volontaires de divers pays, à la demande du pape Pie IX, pour la défense des États pontificaux menacés par les partisans de l’unité italienne). La création d’un contingent de zouaves canadiens est actée en 1868, et à l’époque, plus de 400 Canadiens « s’enrôlent et constituent à leur retour une association qui existe encore de nos jours et qui participe occasionnellement à des manifestations religieuses ou patriotiques. En 1899, les zouaves pontificaux établissent leurs quartiers à l’étage supérieur de la halle du marché Berthelot qui se trouve alors sur le site actuel du parc Berthelot. Entre 1945 et 1962, les zouaves occupent tout l’édifice qu’ils louent à qui en fait la demande, notamment aux partis politiques. La halle, détruite en partie par un incendie en 1962, est démolie en 1965. » (source)

La halle Berthelot occupée par l’Association des zouaves de Québec. Photographie prise le 15 mars 1956. Source: Ville de Québec
En 1948, année où fut prise la photographie ci-dessous, on y trouve un tailleur (au numéro 10): J. Edgar Fleury, et un épicier (au numéro 11): Paul-Henri Lacasse. Sur la rue Saint-Jean, là où la rue des Zouaves commence, on trouve au 381-383 (ci-dessous à gauche) un boucher: Joseph Gagnon, et au 385 le « De Luxe Service Valet Reg’d », dont le propriétaire était J.O. Proulx (Source: annuaire Marcotte année 1948).

Photographie prise le 14 mars 1948. Source: Ville de Québec

L’intersection des rues St-Gabriel et des Zouaves dans le quartier St-Jean-Baptiste en hiver. On y voit une enseigne Coca Cola, des passants et la rue St-Jean en arrière-plan. Photographie prise le 14 mars 1953. Source: Ville de Québec
En 1953 et 1963, au coin de la rue des Zouaves et de Saint-Gabriel, on trouve l’épicerie Ricard (photographies ci-dessus et ci-dessous).

L’Épicerie Ricard à l’intersection des rues St-Gabriel et des Zouaves. Photographie prise le 14 décembre 1963. Source: Ville de Québec
De nos jours, elle n’existe plus, et la rue est totalement résidentielle.
On trouvait, rue des Zouaves, le café-restaurant Sainte-Julie, qui tirait son nom de la rue Sainte-Julie, qui fut rasée lors des « rénovations » urbaines des années 1960-1970. Ayant déménagé tout en conservant son nom, il était opéré par Paul de Andrade, un homme d’origine portugaise.

Café Ste-Julie, repas complets. Photographie prise le 4 mai 1978. Source: Ville de Québec.
Aujourd’hui, le ComPop a pour projet d’en faire une rue partagée, à l’instar de la rue Saint-Claire. « le comité « aménagement urbain » du Compop se penche sur les suites à donner au projet de rue partagée sur la rue Sainte-Claire. Comment faciliter les déplacements à pied dans notre quartier? Peut-on rendre les rues plus sécuritaires et conviviales? Au fil de nos discussions, la rue des Zouaves a rapidement été identifiée comme le lien piétonnier par excellence entre le haut du quartier et la rue Saint-Jean. Une étude sur la circulation réalisée au mois de janvier 2012 est venue confirmer certaines de nos intuitions : les piétons, fortement majoritaires sur la rue, marchent pour la plupart au centre de la chaussée. » (source)
Et si les questions d’aménagement urbain vous intéressent et / ou que vous voulez vous impliquer, vous n’avez qu’à contacter le ComPop.
J’ai demeuré sur la rue St-Gabriel à Québec avec ma famille dans les années 1955-56.Nous étions en loyer et notre propriétaire c’était le Dr Couture .Est-ce que vous avez de l’info ou photos de cette rue? qui était ce docteur Couture? Ma mère me parlait de la rue St-Gabriel et rue des Zouaves. Je n’ai que peu de souvenirs
Il existe plusieurs photographies de la rue Saint-Gabriel comme celle-ci prise en 1948
. On peut en trouver quelques unes sur le site des archives de la Ville de Québec: https://www.ville.quebec.qc.ca/citoyens/patrimoine/archives/recherche/index.aspx.
J’ai habité sur Saint-Gabriel, coin des Zouaves, dans les années 80s. L’appartement juste en face du dépanneur affiche coca-cola de 1953. Quand, j’y étais, le dépanneur était un local de réunion de la Coop. Je partageait ma cour avec le restaurant qu’on appelait « Chez Paul »
Question à tous et toutes. le café sainte-julie, à mon souvenir on l’appelait « chez Paul ». Mais je ne me rappel pas si l’affiche disait « Chez Paul » ou « Café Sainte Julie »? Quelqu’un sait?
J’ai vécu sur la rue St- Gabriel près de l’intersection des zouaves de 67 à 70 donc de 6 à 9 ans Quelle plaisir de revoir ces lieux. Effectivement, on le surnommait le restaurant chez Paul, probablement à cause de son côté amical, accueillant et souriant ont avait l’impression que tous ses clients étaient ses amis, et qu’il les accueillaient chez lui. Mais l’enseigne portait bien le nom de « Le café Ste Julie »
Bonjour,
Quels souvenirs remontent aujourd’hui en voyant ces images. J’ai vécu au 37 rue Saint-Gabriel, étage supérieur (grenier) de l’âge de 2 ans à l’âge de 9 ans, soit de 1950 à 1957, près de l’angle Des Zouaves.
Le propriétaire de l’épicerie, M. Paul-Émile Gonthier m’a choyée au cours des années où j’y ai vécu. En revenant de l’école, je passais devant et il me donnait presque tous les jours des friandises. Je me rappelle des gros pots en vitres remplis de lunes de miel, de caramels etc. Ici l’épicerie était appelée Ricard, dont je n’ai pas souvenir. Par contre, je me rappelle bien du parc Berthelot tout en haut. Imaginez des balançoires pour une petite fille dont le seul dehors était un minuscule balcon. Il y avait aussi sur Saint-Gabriel la demeure de Madame Belley que nous appelions la sorcière, pas méchante, mais elle adorait son rôle … de faire peur aux enfants. Et le dimanche l’été la parade des zouaves qui descendaient la côte. Impressionnant. Et puis, la récompense suprême des vendredis de l’été, le cornet de crème glacée aux fraises du Café Sainte-Julie… Voilà des souvenirs gravés en moi de ces années de petite enfance. Mon balcon minuscule donnant sur la cour arrière. Je m’imaginais dans un château comme une princesse… Merci.
Ma famille Fleury 4 générations ont vécu sur cette rue Des Zouaves. De mon arrière-grand père Louis, Fleury, de mon grand père Joseph Edgar qui y tenait un commerce de tailleur pour dames. Mon père Paul qui a quitté la rue des Zouaves en 1982. Quant à moi j’y ai vécu de 1950 à 1967.
L’adresse actuelle est le 836 des Zouaves.
Bonjour, j’ai habité le 2 rue Saint-Gabriel (coin Sainte-Geneviève) de ma naissance en 1948 jusqu’en 1958. En troisième année, j’allais à l’école Sainte-Marie qui était sur la rue Saint-Joachim plus à l’est, à un coin de rue de la Côte Sainte-Geneviève. Dans ma classe, il y avait une jeune fille qui portait le nom de Fleury et qui restait sur des Zouaves entre Saint-Gabriel et Saint-Jean, côté ouest. Elle arrivait toujours première de la classe à chaque bulletin. On revenait souvent ensemble de l’école et on jasait. Elle doit être née comme moi autour de 1948. Quel est son nom et qu’est-elle devenue ?
Pierre Mainguy
Après mon mariage, je suis revenu demeuré dans le quartier. J’ai fait partie du Mouvement Saint-Gabriel qui voulait sauver de la démolition les logements de cette rue. Notre lutte était à l’encontre la volonté du maire Lamontagne qui espérait en faire une voie d’évitement des grands hôtels vers l’autoroute de la Falaise. Cette autoroute devait être construite le long du cap à partir de la Côte Salaberry. C’était suite au rapport Vandry-Jobin.
J’ai plus tard été élu conseiller municipal pour le Rassemblement Populaire et j’ai représenté pendant 8 mois le quartier Saint-Jean-Baptiste, suite à une élection partielle en mars 1981.
La lecture de ce site m’a rappelé beaucoup d’anciens souvenirs.
Ernest Gagnon a écrit un livre sur l’histoire des rue de Québec. Il y a une page intéressant sur la rue Jupiter / des Zouaves
correction: Ernest Gagnon a écrit un livre sur l’histoire des rues de Québec. Il y a une page intéressante sur la rue Jupiter / des Zouaves
Je suis l’arrière petite-fille de G.-J. Ernest Côté et de Marie-Louise Grenier. Ils ont laissé en héritage leur maison située au 519, rue Saint-Jean (anciennement 431-433, rue St-John) à leur fille Marie-Paul, sœur de ma grand-mère. Que de beaux souvenirs de cette belle grande maison et de ce quartier.
J’ai vécu jusqu’a 18 ans au coin Des Zouaves et St-Jean. Votre photo au coin St-Gabriel ne montre pas le dépanneur chez Ricard où nous achetions des bonbons dans les années 50. Ces rues étaient encore en pavés de pierres et une run de pain était livrée en charrette tirée par un cheval.
Le Café Ste-Julie a été créé par mon père, Jules A. Tanguay. Il l’a vendu à Paul de Andrade par la suite. Paul était en effet un portugais d’une très grande gentillesse. Ça m’avait surpris quand Paul, exproprié, avait conservé le nom original de Ste-Julie qui tirait son origine du nom de la rue qui l’av
ait vu naître.
Merci beaucoup pour ces précisions M. Tanguay!
Lorsque le restaurant a été exproprié de la rue st-Julie, le restaurant s’est installé sur le boul. St Cyrille quelques années avant de se réinstaller sur la rue des zouaves. Je demeurait au 574 rue de l’artillerie qui a changé de nom pour Boul. St-Cyrille. J’ai bien connu monsieur Paul, effectivement, il était très gentil.
Merci pour votre commentaire!
Si vous voulez une rue piétonnière qui soit vraiment praticable en hiver, pour l’amour du ciel ne faite surtout pas la même erreur qu’ailleurs en inclinant la rue vers le centre, nous ne sommes pas au 17ième siècle. Afin que la pluie et la neige fonde au soleil et que l’on marche à sec, il faut conserver la rue bombée vers le centre et bordée de deux canaux qui irrigue en toutes saisons convenablement la rue, et facilite son entretien. À Montréal, comme ailleurs, la rue piétonnière Prince-Arthur est, et de loin, la moins praticable pour un piéton en hiver et lors des fortes pluies; il se produit exactement le contraire et le lieu est désolant, pénible à traverser à cause de la boue mêlée de glace qui s’amasse au centre. Nous ne sommes pas en France… pour les exigence du climat, il faut libérer le centre légèrement surélevé pour ne pas se ramasser sur le cul.
J’ai habité toute mon enfance et ma jeunesse coin Des Zouaves et St-Jean; ne massacrez pas la rue par bêtise.
Votre commentaire est vraiment instructif,merci !!!
Dans la même époque de ce changement de nom pour celui de la rue des zouaves, fut nommé le premier Commandeur du Vatican représentant l’Amérique du Nord , ou même l’Amérique ??? Le Commandeur G-J. Ernest Coté habitait la rue St-Jean et ses fonctions au Vatican concernaient, entre autre, les placements financiers du Vatican.
Ses multiples voyages à Rome ont permis la fourniture de tous les marbres à l’Église St-Jean Baptiste. Ces marbres ont été fournis à l’église, par son épouse Mme Marie-Louise Grenier-Coté
La famille Grenier-Coté habitait la maison de brique rouge devant la caisse populaire ou de nombreux Cardinaux hébergeaient lors de leurs passages à Québec.
Je chercherai la date de sa nomination à titre de commandeur.
Le «commandeur» Côté (qui aimait beaucoup les titres) demeurait tout juste en face de l’église Saint-Jean-Baptiste. Cette impressionnante résidence est toujours là, bien entretenue et hébergeant un BnB. Elle comporte 3 étages complets. La façade a toujours été de pierre de taille. Elle est de style victorien.
Information de la famille Côté, la mienne.
Cette information n’est pas la bonne selon les chaînes de titres. La maison dont vous parlez s’appelle Maison François-Xavier-Dussault.
De quelle maison parlez-vous exactement?
Bonjour Pascaline, désolé de répondre aussi tard mais je n’avais pas reçu de notification concernant votre question. Je parle de la maison située au 429 rue St-Jean, au rez-de-chaussée il y a notamment un salon de coiffure (à côté du Sacrilège).
Ah, d’accord, donc aucun rapport avec la rue des Zouaves, je me disais aussi.
La maison du commandeur Côté était celle située dans le même ensemble que le Fou Bar, à la droite de celui-ci.
En effet, ça a un peu bifurqué cette discussion…
Marc-Laurent Côté qui sont vos parents ? Nous sommes de la même famille…
Quel hasard ! je tombe sur cet article qui parle de mes arrières grands-parents : Ernest et Marie-Louise qui habitaient à l’époque le 431-433 rue Saint-Jean (St-John), aujourd’ui le 519 Saint-Jean.
Bonsoir Josyane,
Nous sommes effectivement de la même famille, (Dommage qu’une mauvaise information, insérée dans ma tête depuis longtemps, m’aie caché le lieu exact de résidence de G.J.Ernest Côté (et de Marie-Louise Grenier). Il est le cousin germain de mon père : Albert-Émile Côté, fils de Narcisse Côté (époux de Eulalie Richard-Guay), le frère de Joseph Côté (époux de Eugénie Pelchat et père de Ernest) – tous deux fondateurs de la Caisse des familles (1895) -, le frère aussi du Dr Léon Côté (époux de Eugénie Provençal), premier médecin exerçant entre Rivière-du-loup et Edmunston, établi à Cabano en 1908, le frère aussi de Marie Côté (épouse de Georges Lagacé).
Je suis née et grandie sur St-Patrice Y ai vécu jusqu’à 19 ans. C’est des souvenirs d’enfance que vous me faites revivre. Merci.