Le sinistre du 8 juin 1966 aura non seulement coûté la vie au pompier Wilfrid Magnan, mais aussi dévisagé durant des années un segment de la rue Saint-Jean particulièrement affecté par d’autres incendies majeurs de 1943 à 1994.
C’est avec cet événement particulier que nous amorçons cette série de capsules mensuelles soulignant l’histoire contemporaine du quartier. Outre la BANQ et ses publications numérisées, Les Archives du Photographe de Jocelyn Paquet ou la Société historique de Québec, la mémoire de résidents de longue date est aussi mise à contribution entre autres sources d’information.
Une centaine de pompiers mobilisés
Suivie d’une photo comparative en date du 17 novembre 2017, l’image d’archive de l’en-tête est tirée de cette page Facebook de Jocelyn Paquet. Elle provient du fonds du collectif de photographes du Soleil, Photo Moderne. Parmi les commentaires reçus après publication, des lecteurs ont souligné l’« énorme espace qui sera vide pendant plus de 25 ans », occupé aujourd’hui par « Séraphin et le Comptoir du livre », et qui a longtemps porté le nom de « Trou Beshro », du nom d’un des immeubles sinistrés.
En complément, la photo ci-contre est tirée de la page frontispice de l’édition du 9 juin 1966 de L’Action. D’entrée de jeu, le journaliste Guy Baillargeon décortique les circonstances entourant le décès du pompier : « […] Au moment de la tragédie, le sapeur quittait précipitamment les locaux du magasin La Maison Pierre, remplis d’une fumée très dense. […] M. Magnan croyait que la vitrine du magasin avait déjà été enfoncée par des jets, ou croyait sortir par la porte. Il avait grand besoin d’air, à ce moment, et se lança involontairement dans la vitrine de l’établissement Il rendait l’âme, une heure et demi plus tard« .
Après avoir répondu à une première alerte à 21 h 24, « les sapeurs de toutes les casernes de la ville, une centaine, ont travaillé à combattre le sinistre pendant la nuit entière », apprend-on par ailleurs dans cet article. Les maisons portant les numéros civiques de 730 à 755 ont en partie ou totalement été incendiées, incluant au niveau de la rue la «Maison Pierre, Pierce Caméra et La Bourgeoise Enr., [et] les locaux du magasin de chaussure Armand Laforce ».
La cause du sinistre était inconnue au moment de la publication. Mais, le 16 juin, on en sait déjà un peu plus. L’incendie a pris naissance au sous-sol de l’immeuble Beshro, dans une salle du magasin de M. Pierre Godin, couturier.
Quinze jours plus tard, Le Soleil du 22 juin 1966 revient sur le décès du pompier Magnan.
Hommage posthume au pompier Magnan
En octobre 2015 avait lieu la 43e cérémonie de commémoration des pompiers morts en devoir, un hommage qui a suivi de près l’inauguration du nouveau mémorial des pompiers du boulevard Langelier. Pour l’occasion, Zone911 soulignait dans cet article la mémoire des 34 pompiers morts en devoir depuis 1883, incluant Wilfrid Magnan, décédé tragiquement à l’âge de 41 ans.
Et vous, quels souvenirs évoquent ce drame ? N’hésitez pas à commenter cet article !
Un autre incendie au 640 St-Jean dans les mêmes années a causé la mort d’une dame, Yvette Turgeon
Armand laforce commerçant sur la rue st jean en1966 était mon père quels souvenirs j’etais La au moment de l’incendie merci
[…] Article précédent de cette chronique : Un tragique incendie sur Saint-Jean. […]