Plus d’une centaine de personnes se sont présentées mercredi 28 février, dans le cadre d’un atelier participatif visant à recueillir les avis des citoyens concernant l’hébergement touristique – sous-entendu l’hôtellerie de type AirBnb. Les débats ont mis en relief les avis divergents et la nécessité de faire respecter la réglementation, quelle qu’elle soit.
La salle du Collège O’Sullivan peinait à contenir tous les citoyens qui se sont présentés ce mercredi soir pour s’exprimer sur le sujet de l’hébergement de type AirBnb, que certains disent collaboratif et que d’autres nomment commercial. La consultation, menée par quatre conseils de quartier du centre de la Ville de Québec, se faisait en groupes, chacun discutant d’un quartier en particulier, autour de tables sur lesquelles de grandes cartes étaient déposées. Alain Samson, président du Conseil de quartier Vieux-Québec-Cap-Blanc-Colline-Parlementaire, a rappelé combien cette étape était importante, et que les commentaires serviraient à produire les mémoires des conseils de quartier. Louis Dumoulin, président du Conseil de quartier de Saint-Jean-Baptiste, a quant à lui souligné l’originalité de l’exercice, et qu’il était important de proposer des solutions.
Après une présentation de la réglementation applicable sur les différentes zones de la Ville de Québec, les citoyens ont pu échanger sur plusieurs questions spécifiques. Interrogés en premier lieu sur leur perception de l’hébergement touristique dans leur quartier, les citoyens ont ensuite pu donner leur avis sur la location de chambres, de logements entiers, ou de plusieurs logements à court terme exclusivement, et sur les conditions ou mesures d’encadrements de telles pratiques. Sept tables se penchaient sur le Vieux-Québec, cinq sur Saint-Jean-Baptiste, et d’autres sur Saint-Roch et Limoilou. Autour de chaque table, entre six et huit citoyens, allant du propriétaire souhaitant louer son ou ses logements sur AirBnb au citoyen agacé de vivre au milieu de touristes qui vont et viennent, en passant par des personnes occupant un logement dont ils aimeraient parfois louer une chambre. Des citoyens de tous âges et toutes origines sociales, preuve s’il en fallait que la question agite les résidents des quartiers centraux de Québec.
Un consensus difficile
De cet exercice, il ressort surtout que… les avis divergent, parfois de manière importante, notamment sur les questions de contingentement, de localisation de ce contingentement et d’éventuels quotas associés. Les citoyens présents semblaient prêts à s’ajuster au nouveau phénomène, sans que cela affecte néanmoins la vie des citoyens et le tissu social. Jean Rousseau, élu du district Cap-aux-Diamants, a ainsi souligné qu’il ressortait des discussions un “profond attachement au milieu”.
Si la location ponctuelle d’une chambre dans un appartement occupé à l’année longue semble relativement consensuelle (sous certaines conditions), de même que celle d’un logement entier lorsque son occupant principal part en vacances ou quelques fins de semaine par an, les participants ont rejeté d’emblée la location de logements entiers, à des fins commerciales, lorsque cela empêche les citoyens de rester dans le quartier. Se sont également posées les questions d’assurances, d’ordures et de détérioration possible des édifices.
Le point qui semble faire consensus tient à l’importance de faire respecter les règlements, peu importe ceux qui seront mis en place par la Ville. Il en va ainsi de la nécessité de percevoir les taxes commerciales dès lors qu’une chambre ou un logement sera loué, que l’on s’assure que tous les revenus soient bien déclarés. En clair, la ville devra se donner les moyens de faire respecter sa réglementation.
Les conseils de quartiers doivent désormais s’atteler à lire les opinions exprimées puis à rédiger leurs mémoires, qui seront déposés dans le cadre des consultations les 21 et 22 mars prochains. Un second atelier participatif se déroule ce jeudi 1er mars au Centre récréatif Saint-Roch. Les personnes intéressées peuvent également répondre au sondage de la Ville.
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