Le vendredi 20 juillet, avisés par le Conseil de quartier de Saint-Jean-Baptiste, nous vous informions que la Ville avait procédé à l’annelage d’un orme dans l’enclos paroissial St-Matthew, en vue de circonscrire une potentielle contamination.

À la Ville, un conseiller en environnement de la Division de la foresterie urbaine et de l’agriculture avait fait savoir le jeudi 19 juillet que cet arbre était atteint de la maladie hollandaise de l’orme (MHO), que son annelage serait effectué dès le lendemain, en même temps que serait posée une affichette d’information, et qu’il serait «abattu au courant des prochaines semaines». L’orme, en fait, était trop malade pour être traité et il était nécessaire de procéder d’urgence à cette opération, afin d’éviter que le champignon responsable de la maladie ne se propage jusqu’aux racines et ensuite aux ormes voisins, par chance encore en santé.

Le jeudi 26 juillet, la Ville annonçait officialisait par voie de communiqué son nouveau plan de lutte contre la MHO. Le même jour, devant le cimetière St-Matthew, des panneaux interdisaient le stationnement des vélos à compter du lendemain matin… sur les deux prototypes qui étaient supposés rester dans notre quartier jusqu’au 9 août avant d’être testés dans un autre quartier, le sondage durant jusque fin septembre. Ces deux prototypes allaient rapidement être enlevés, et des panneaux indiquaient illico une interdiction générale de stationnement devant le cimetière pour les lundi 30 et mardi 31 juillet.

Élagage en premier

Dès lundi 30 juillet au matin vers 9h, Le Bourdon a pu constater que des employés de la Ville étaient déjà à l’ouvrage. L’essentiel du travail était fini vers 14h30. Trois heures plus tard, alors que les employés étaient partis, des morceaux de l’orme ciblé se trouvaient encore dans le cimetière, probablement à attendre d’être enlevés le lendemain. Il se sera donc écoulé moins de deux semaines entre les informations diffusées par la direction de la foresterie urbaine et de l’agriculture et l’enlèvement de cet orme trop malade. Et moins d’une semaine entre le communiqué de la Ville et cet abattage.

L’orme concerné était le seul du cimetière St-Matthew à être trop malade pour ne pas pouvoir survivre, et risquer de contaminer ses voisins. A priori, sur le domaine public, c’était le seul du quartier Saint-Jean-Baptiste à ne pas pouvoir être maintenu en vie quelques années de plus par un traitement adapté.

Mais en ville une part importante des arbres se trouve sur le domaine privé. C’est pourquoi en mai 2006 la Ville avait mis en place un règlement prévoyant une prise en charge partielle de l’abattage des arbres malades, et des amendes pour les propriétaires négligents. L’annonce en avait été faite alors que les services de la Ville s’apprêtaient à procéder à l’abattage d’un orme probablement bicentenaire, situé dans le Faubourg, à la jonction Salaberry/Grande-Allée.

Le site internet de la Ville de Québec explique que le traitement préventif, en l’état actuel des produits dont on dispose, peut protéger les ormes durant trois ans.

Le programme de soutien à l’abattage est détaillé ici, avec toutes les démarches que doivent effectuer les propriétaires d’ormes infectés. Les détails réglementaires viennent d’être mis à jour. Sur les propriétés privées, le règlement d’agglomération détaille le montant des pénalités pour les propriétaires récalcitrants, qu’il s’agisse de personnes privées ou morales.

Pour comprendre dans les grandes lignes ce qu’est la MHO, l’organisme Arbres Canada met à disposition un historique depuis les années 1930. C’est bien fait, facile à comprendre. Les sites officiels sont ceux de Ressources Canada pour le fédéral et du ministère des forêts, de la faune et des parcs pour le provincial, où l’on apprend que la quasi-totalité des trente-cinq mille ormes montréalais a disparu.

C’est au Manitoba que se trouve la plus importante population d’ormes d’Amérique du nord. La maladie est arrivée à Winnipeg au milieu des années 1970. À Saint-Boniface, un arbre tricentenaire auquel les franco-manitobains sont particulièrement attachés a été atteint. Après un moratoire, le Festival du Voyageur (gérant des lieux) a trouvé un accord avec la Ville de Winnipeg (propriétaire du terrain) pour qu’un projet artistique original permette de conserver la mémoire de l’arbre. Une solution qui, pour des raisons patrimoniales, n’était pas envisageable au Parc St-Matthew.