Ce jeudi 13 décembre, le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste organisait une consultation relative au réaménagement des rues Sainte-Madeleine et Saint-Augustin, pour recueillir l’avis des citoyens concernés.

Lors de la présentation du réaménagement en avril dernier, que la Ville avait néanmoins tenu à appeler « consultation » bien qu’elle n’en eut ni le protocole ni l’aspect consultatif, on avait pu en savoir plus sur ce que l’administration projette pour ces deux voies (voir notre article à ce sujet). En effet, à l’occasion de la nécessaire réfection des conduites souterraines, la Ville propose des aménagements de surface, visant notamment à :

  • Confirmer l’importance de l’axe Saint-Augustin / escalier Lépine comme lien prioritaire entre la Haute-Ville et la Basse-Ville (pour les voitures, s’entend)
  • Favoriser les déplacements actifs
  • Améliorer la sécurité et le confort des piétons
  • Diminuer les effets de pente
  • Faciliter les activités d’entretien hivernal

Pour le Comité populaire, cette « consultation » avait quelques lacunes, et il fallait permettre aux citoyens de s’exprimer et proposer un projet qui parte réellement du terrain et des besoins des résidentes et résidents du Faubourg. Lacunes consultatives confirmées par un membre du conseil d’administration du Conseil de quartier de Saint-Jean-Baptiste, qui a indiqué que, contrairement à ce que l’adresse internet hébergeant le document de présentation le laissait croire, le Conseil de quartier n’avait nullement été interpellé sur l’organisation de cette consultation, et qu’on ne lui avait en conséquence demandé aucun avis officiel. « Ça démontre bien les problèmes démocratiques » a ajouté Marie-Ève Duchesne, permanente du Comité, regrettant que malgré les nombreux avis négatifs exprimés en avril dernier, aucun suivi n’ait été fait par la Ville.

Marc Boutin, membre du comité aménagement du Comité populaire, a ouvert la soirée en revenant sur la longue aventure des rues partagées, notamment celle de la rue Sainte-Claire, qui a pris plusieurs années. « Nous n’avons pas gagné sur l’éclairage, que nous voulions à hauteur de piéton, mais on a quand même gagné des choses ». « L’important, c’est qu’il y ait un processus consultatif à toutes les étapes. Pas informatif, mais bien consultatif » précise-t-il, rappelant par la suite l’importance d’avoir des rues résidentielles limitées à 30km/h, voire à 20km/h pour les rues partagées.

Les travaux se sont poursuivis en trois groupes, armés chacun d’un grand plan de la zone et de crayons pour imaginer les rues futures. Les trois groupes sont arrivés sensiblement aux mêmes conclusions, au premier rang desquelles la nécessité de réduire la circulation de transit et faire de la rue Sainte-Madeleine une rue partagée. « On ne veut plus de rues de transit » dit Yvon Boisclair, résident de la rue Saint-Jean.

Le premier groupe transformait Saint-Augustin en rue partagée, de Saint-Joachim à l’Escalier Lépine, et lui donnait un sens unique remontant jusque Richelieu, et descendant depuis Saint-Jean (à l’image de la rue Saint-Gabriel, à l’intersection de la rue des Zouaves), une idée également proposée par le troisième groupe. L’expérience a démontré que cela réduisait très nettement la circulation de transit. Le deuxième groupe souhaitait interdire aux camions de circuler sur Saint-Augustin, et une interdiction de tourner à gauche depuis la rue Saint-Jean entre 15h et 18h, toujours pour réduire la circulation de transit.

Pour Sainte-Madeleine, étant donné le peu de circulation, l’endroit est idéal pour en faire une rue partagée, faite de pavés comme sur Sainte-Claire, avec un trottoir côté nord; une analyse confirmée par le troisième groupe. Et pourquoi pas de l’agriculture urbaine sur le toit du Collège Bart!

Pour tous les groupes, le petit parc Ozanam (le triangle de verdure à l’angle Saint-Augustin / Saint-Olivier / Côte d’Abraham) gagnerait également à être quelque peu réaménagé, avec plus d’arbres notamment.

« Toutes les propositions qu’on fait n’augmentent pas vraiment les coûts » dit un résident. De fait, le Comité Populaire devrait porter les conclusions de cette soirée auprès des différentes instances de représentation locale : que ce soit auprès de Jean Rousseau, conseiller municipal qui suit ce dossier de près, ou auprès du Conseil de quartier lors de sa prochaine rencontre en janvier, on entendra à nouveau parler de ce dossier, à défaut d’être entendu par la Ville lorsqu’elle présente des projets déjà ficelés.