Le Comité Populaire Saint-Jean-Baptiste organisait ce samedi 1er juin une occupation festive du terrain vacant de l’ancien Patro Saint-Vincent-de-Paul, laissé à l’abandon depuis dix ans, et pour lequel il réclame un projet qui corresponde aux besoins des résident.e.s du Faubourg.
C’est dans le cadre de la campagne “Le logement, un droit” du FRAPRU que le Patro a été occupé quelques heures samedi après-midi par une cinquantaine de citoyen.nes et militant.es pour le droit au logement. Une action qui se situe également dans la continuité des actions du ComPop, qui a lancé le 30 avril dernier une déclaration pour le réaménagement citoyen de l’îlot Saint-Vincent-de-Paul. Après une courte marche dans le quartier, rythmée par la fanfare Tint(A)nar, Une occupation pacifique, sous le soleil, ponctuée par des jeux (soccer, pétanque), un barbecue, et un mini-concert donné par l’artiste Gab Paquet.
“Les besoins de logements sociaux ne sont plus à démontrer dans le quartier. Selon le dernier recensement, 36,6% des ménages locataires de Saint-Jean-Baptiste consacrent plus de 30% de leur revenu pour se loger” indiquait Marie-Ève Duchesne, permanente au Comité Populaire, peu avant le départ de la marche, au Parc Berthelot. Le Comité Populaire craint que la pénurie de logement ne soit en train de s’installer, et que les populations vulnérables seront encore plus fragilisées, la pression favorisant la hausse des loyers. Rappelant l’incendie de l’immeuble Le Séjour le 18 mai 2018, Marie-Ève Duchesne a poursuivi en rappelant que les travaux n’avaient toujours pas démarré, dénonçant ainsi l’évincement des locataires pauvres du quartier. Jonathan Carmichael, du BAIL, a ainsi donné l’exemple d’une maison de chambres dans le vieux Québec, qui vient d’être rachetée pour 1.4 millions de dollars, et dont le nouveau propriétaire a fait parvenir aux chambreurs un avis de cessation d’activité commerciale, leur laissant 7 jours pour quitter leur logement.
Pour le Comité populaire, la solution passe par le logement social, et le site du Patro est parfaitement en mesure de voir se construire un ensemble de logements répondants aux besoins des citoyen.nes. L’occupation visait non seulement à réclamer le site pour un projet immobilier mais également à demander aux deux paliers de gouvernement d’allouer des sommes pour le logement social. Et réclamer à la Ville de Québec qu’elle s’engage également. Pour Vincent Baillargeon, permanent au Comité Populaire, l’endroit offre la “ chance de faire quelque chose de bien répondant à plusieurs besoins. La Ville doit, dès maintenant, mettre en place les conditions pour la réalisation de ce projet. L’administration doit faire des représentations aux différents paliers pour de nouvelles unités de logements sociaux”.
À la fin de l’occupation, une tente a été laissée sur le site. L’occasion de laisser un message symbolique sur la précarité du logement pour les personnes les plus fragiles.
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