Nous poursuivons cette série estivale de reportages photo par notre visite, le 16 juillet dernier, de la cour arrière de Mario Perron, propriétaire d’un duplex de la rue Richelieu.

Originaire de Mont-Laurier, Mario Perron habite Saint-Jean-Baptiste depuis 1990. Depuis peu retraité de la fonction publique québécoise, M. Perron, dès son arrivée, avait vite senti le besoin de recréer sur sa nouvelle propriété, comme il l’exprime, une parcelle de la nature campagnarde où il a grandi…

D’entrée de jeu, Mario, pouvez-vous nous résumer la petite histoire de l’aménagement de votre cour intérieure ?

Quand j’ai déménagé ici, mis à part un lilas qui « en arrachait » dans un coin à l’ombre, une petite talle d’iris et le mini-jardin de tomates du locataire du bas, cette cour était un terrain vague. Même si mon budget était limité, j’ai tout de suite entrepris de la verdir.

J’ai au départ été inspiré par les magnifiques boîtes à fleurs d’un ami. J’ai donc installé des plates-bandes de bois sans plan précis pour le design de l’ensemble. Un peu plus tard, j’ai récupéré de la brique d’un mur de ma maison que je rénovais. Au fil du temps, j’ai ajouté de nouvelles variétés de plantes, et après quelques années d’essais et erreurs, j’en suis venu à ce résultat.

Comment décririez-vous votre coin de verdure ? Quelles en sont les principaux attraits ?

Ce qui caractérise mon arrière-cour, ce sont d’abord, justement, ses différents niveaux de plates-bandes et son parterre de briques. A cela s’ajoute bien sûr un bon équilibre entre les vivaces et les annuelles qui fleurissent à différents moments dans en milieu plutôt ombragé.

On y trouve entre autres fleurs vivaces des iris, des marguerites, différentes variétés d’hémérocalles et des phlox que j’ai récupérés de chez ma mère. Pour leur feuillage, j’ai des hostas, et ce que j’aime en particulier, une variété d’aralia cordata, la « Sun Kink », que j’ai plantée il y a cinq ans. Avec ses feuilles vert lime, peu sujette aux maladies, cette variété a « passé le test », même si elle est zonée 5, peut-être grâce au couvert de neige. En passant, le tapis de « mousse » du parterre, c’est en fait une variété d’alyssum vivace que j’avais  introduite entre les pavés : elle s’est répandue, tout comme les petites pensées sauvages qui me rappellent des souvenirs d’enfance. Au fond de la cour, je trouve aussi aussi très jolis les kiwis à feuilles panachées. Et les vignes que j’avais plantées à l’époque camouflent dorénavant le mur de tôle rouillée tout en ajoutant de la fraîcheur !

Variété d’Alyssum vivace couvrant le sol.

Sur les annuelles, je plante surtout des impatientes, parce qu’elles compensent pour la courte période de floraison des vivaces. On a été une dizaine d’années à ne pas trop pouvoir en cultiver à cause d’une maladie, mais j’ai pu me reprendre en 2016. Heureusement, car pour moi, c’est la fleur d’ombre idéale.

Et en passant, pour ce qui est du rosier près de la porte, il appartient à ma voisine !

Quelles ont été – ou sont toujours – les principales contraintes à contourner pour réussir ce bel aménagement, les défis à relever pour son entretien ?

D’abord, juste un mot pour dire qu’au début du printemps, cette belle cour retrouve son état de « terrain vague ». C’est normal, parce qu’il y a très peu d’arbustes. Pourtant, ça va vite devenir verdoyant ! Et comme les vivaces abondent, grâce à leur feuillage dense, il y a très peu de désherbage à faire, ce qui en minimise l’entretien. Je dois quand même arroser occasionnellement, surtout à cause de la vigne qui « boit » beaucoup, nais ce n’est pas trop un problème pour les hostas. Aussi, comme la cour est mi-ombragée, c’est plus difficile de trouver des variétés qui s’y adaptent. Planter les annuelles, de nouvelles vivaces, c’est l’affaire d’une fin de semaine, et peut-être l’équivalent d’une demi-journée pour le ménage. C’est pas grave, et de toute façon, c’est ma passion !

Cela dit, j’ai aussi la chance d’avoir hérité d’une terre très productive qui ne nécessite que peu d’engrais. Pour l’anecdote, je ne sais pas ce qu’il y avait ici auparavant, mais j’ai trouvé dans cette terre plein de morceaux de verre, des pipes… Est-ce que c’était la décharge d’une ancienne vitrerie ? Le témoin du Grand feu ?

En conclusion, quels conseils de base donneriez-vous aux débutants qui souhaiteraient aménager ce type de cour verdoyante ?

Simplement, étant  un « jardinier paresseux » comme Larry Hodgson, je dirais de s’organiser pour que ça ne demande justement pas trop d’entretien ! Oui, on y va par essais et erreurs, mais sans s’entêter, comme je l’ai déjà fait avec des équinacées qui demandaient au final trop de lumière et que j’ai laissé tomber au bout d’un an.

Il faut y aller tranquillement, sans s’imaginer que ça va changer du jour au lendemain…

Toutes les photographies de cet articles sont de Jean Cazes, juillet 2019.