Ça bouge dans le monde de la bière à Québec: la Ninkasi Saint-Jean et le Medley Simple Malt de Montréal s’unissent pour devenir la Ninkasi Simple Malt. Nous sommes allés rencontrer Mathieu Cloutier, à la tête de la Ninkasi, pour en savoir un peu plus.
L’histoire débute à l’automne 2018, en marge du congrès de l’Association des microbrasseries du Québec, lorsque Mathieu Cloutier, à la tête de la Ninkasi depuis 2007 et René Huard, maître brasseur depuis 35 ans, producteur des produits Simple Malt et en charge du Medley Simple Malt à Montréal échangent autour de leurs projets respectifs. Quelques mois plus tard, la fusion est réalisée, et c’est un peu de Saint-Jean-Baptiste qui s’exporte vers Montréal, et un peu de Rosemont-La Petite Patrie qui arrive dans le faubourg.
Quels changements pour la Ninkasi?
C’est d’abord un nom qui évolue, pour les deux bars qui deviennent la Ninkasi Simple Malt. L’évolution est principalement gustative, avec de nouvelles lignes qui s’ajoutent dès à présent, la fusion offrant plus de place aux bières Simple Malt. Le brassage des bières continuera à se faire à Saint-Eustache, dans les Laurentides. “On aimerait avoir des cuves ici, si on avait l’espace. Mais tout est déjà utilisé à pleine capacité” indique Mathieu Cloutier, qui aimerait également développer la cuisine, mais se trouve limité là encore par l’espace disponible dans l’établissement du 811 rue Saint-Jean (voir notre article sur l’histoire du bâtiment). Les amateurs de bières peuvent ainsi goûter à la Mimosa, une sûre houblonnée à froid brassée à la demande de Mathieu Cloutier, à la Manguito, à la Blanche du Moulin, et à la Frasimir, une sûre aux framboises affinée en barils de chêne. D’ailleurs, on devrait trouver plus de bières sûres à la Ninkasi Simple Malt désormais.
Quant à Montréal, le changement se fera surtout sentir dans l’ambiance, puisque c’est la recette qui fait le succès de la Ninkasi depuis 12 ans qui va s’appliquer au bar de Montréal: une programmation éclectique et à l’écoute de ce qui plaît au public. Mathieu Cloutier devient ainsi opérateur des deux bars. “C’est plutôt passionnant de se dédoubler entre Québec et Montréal” ajoute celui que l’on devine hyperactif et passionné par son travail. Et qui divisera son temps bientôt en Beauce, où un troisième projet est déjà très avancé.
La Ninkasi, un projet local
La Ninkasi est née il y a 12 ans de l’association de deux brasseurs, qui voulaient démarrer une microbrasserie à Québec. Mathieu Cloutier est celui qui a trouvé le local, lui qui vit depuis 14 ans dans le quartier, et qui y a passé une partie de son enfance. “Je suis un gars de bar, j’ai toujours su que je voulais travailler dans un bar” raconte celui qui, jeune adulte hésitait entre le théâtre, l’administration et la physique à l’Université, et qui s’est finalement tourné vers l’ingénierie “par facilité” avant de se consacrer entièrement au monde de la bière. L’homme a à cœur le développement commercial du faubourg: “depuis le retrait du moratoire [sur le nombre de restaurants et de bars rue Saint-Jean, ndlr], on sent le dynamisme, c’est tripant” dit Mathieu Cloutier, qui ajoute que “ça prend de la diversité, des bars, des boutiques, et que sur une artère commerciale, tout le monde espère trouver des restaurants”, avouant du même souffle adorer la magie du Sacrilège ou le Moine Échanson.
Ce qui fait le succès de la Ninkasi? “On est toujours à l’affût. On part sur la route tous les ans faire le tour des microbrasseries” indique l’infatigable Mathieu Cloutier. “Il faut être prêt à t’adapter à la nouvelle génération. On est éclectique, c’est notre force, et il faut être à l’écoute de sa ville pour créer un momentum” ajoute celui qui est n’hésite pas à tester plusieurs choses avant de trouver la bonne formule, comme pour le karaoke ou les pub-quiz.
Bref, profitons encore des belles soirées d’été pour aller découvrir les nouvelles bières en terrasse de la Ninkasi. A votre santé!
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