La nouvelle était attendue depuis les récentes annonces: la majorité des rues du quartier vont être limitées à 30 km/h. Mais des interrogations subsistent sur les raisons avancées par la Ville pour laisser plusieurs rues à 40 km/h.

On le savait déjà depuis les récentes annonces: l’ambition de la Ville était de laisser les principales voies de circulation qui constituent les liens entre les quartiers à une vitesse maximale de 50 km/h, et de passer les rues principales des secteurs résidentiels à une vitesse maximale de 40 km/h, et celle des rues résidentielles à 30 km/h. La carte des nouvelles limites de vitesse sur l’ensemble du territoire de l’arrondissement est désormais connue, le projet de modification du Règlement sur la circulation et le stationnement ayant été déposé lundi 12 avril au conseil d’arrondissement de la Cité-Limoilou.

En vert, les artères à 40 km/h, en bleu celles à 30 km/h, et en orange, celles à 50 km/h.

Dans la ligne de la stratégie en sécurité routière pour la période 2020-2024 dont s’est dotée la Ville de Québec en septembre 2020, la révision des limites vise à « déterminer des limites de vitesse sécuritaires et adaptées aux caractéristiques d’aménagement des rues et de leur usage ». La majorité des rues du Faubourg passent ainsi à 30 km/h. Le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste (Compop), le Conseil de quartier de Saint-Jean-Baptiste (CQSJB) et la Société de développement commercial (SDC) du Faubourg Saint-Jean ont salué cette décision, qui répond à une revendication portée par les trois organisations depuis de nombreuses années.

Pour Vincent Baillargeon du Compop, il s’agit d’une victoire non négligeable : « Après plusieurs années de luttes et de pression, il nous fait plaisir de voir cette revendication aboutir. On se rappellera que lors du lancement de notre première campagne là-dessus, la Ville se montrait totalement fermée à cette idée. Nous sommes satisfaits et satisfaites de voir que celle-ci a fait son chemin ». Dans les dernières années, le Compop avait organisé une série d’actions sur le sujet, dont une occupation festive sur la rue Saint-Olivier.

Cependant, les organismes s’interrogent sur le fait que certaines rues conservent une limitation de vitesse supérieure à 30 km/h. Comme on peut le voir sur la carte, les rues Turnbull, Claire-Fontaine et Saint-Jean seront limitées à 40 km/h. “Les arguments de la Ville pour expliquer ce choix ne nous ont pas convaincus. On nous parle de l’angle de la pente ou de la largeur de la rue pour justifier ces choix dans le cas des rues Turnbull et Claire-Fontaine, alors que pour nous, il s’agit plutôt d’arguments prouvant qu’il faut diminuer la vitesse à ces endroits. En ce qui concerne Saint-Jean, il faut envoyer un signal fort que cette artère ne doit plus servir de voie de transit, en raison de la densité de population de notre quartier et la forte pratique de la mobilité active » a expliqué Mélissa Coulombe-Leduc, présidente du Conseil de quartier de Saint-Jean-Baptiste.

La déception est également vive pour la directrice générale de la SDC, Marie-Noëlle Bellegarde-Turgeon, qui revendiquait une artère commerciale, la rue Saint-Jean, à 30 km/h : « La rue Saint-Jean est située au cœur du quartier et est très fréquentée, tant pour la fréquentation des commerces que pour les résidents et résidentes qui y circulent pour aller à l’école, au travail, etc. Diminuer la vitesse de cette rue, c’est augmenter le sentiment de sécurité, le sentiment d’appartenance et la fréquentation du lieu. La diminution de la vitesse sur Saint-Jean aurait eu plusieurs avantages ».

Nous ignorons encore à partir de quelle date ces nouvelles limites seront effectives, ou quelles seront les mesures de signalisation prises pour avertir les automobilistes, dont certains sont habitués à utiliser les rues du quartier comme artères de transit. Lors de sa rencontre annuelle avec les citoyennes et citoyens du district de Cap-aux-Diamants, le conseiller Jean Rousseau souhaitait que la nouvelle réglementation fasse l’objet de mesures de sensibilisation mais également de répression vis-à-vis des automobilistes. En attendant un partage équitable de l’espace urbain, souhaitons que les changements de comportement des automobilistes soient rapides, et que les rues du quartier soient sécuritaires, que ce soit aux abords de l’école ou dans les rues étroites.