Si le local de l’Académie québécoise d’art du déplacement se situe au 88 rue Saint-Jean, l’essentiel de ses activités a lieu en dehors, dans cet immense terrain de jeu que peut être la Ville de Québec. Nous avons rencontré Jessica Cormier, directrice générale, et Martin Pelletier, coach, pour parler des activités de l’académie et d’une façon très active de s’approprier la ville.
Les activités de l’Académie sont centrées autour de l’art du déplacement, tel que pratiqué par les yamakasi (du lingala ya makási (“fort”, par extension “esprit fort”), et qui implique de parcourir la ville de manière acrobatique tout en faisant la promotion d’un ensemble de valeurs, comme l’entraide, le partage, le respect et la persévérance.
Les quatre fondateurs de l’Académie québécoise d’art du déplacement, Kevin Dugal, Jonathan St-Pierre, Nicolas St-Pierre et Vincent Thibault, se sont rencontrés lors d’un jam à Montréal. Ils ont remarqué que la communauté Parkour était forte, mais que les adeptes se blessaient régulièrement et que la culture n’était pas nécessairement enlignée sur les valeurs promues par l’esprit yamak. C’est avec la volonté de faire connaître les bonnes pratiques, de faire bouger, de s’amuser, et ce le plus longtemps possible (toute une vie même!), ils ont uni leurs forces et se sont entraînés en Europe avec les yamakasi avant d’ouvrir l’académie de Québec il y a onze ans. Ils sont installés dans le local de la rue Saint-Jean depuis 2014.
Ne pas subir l’environnement urbain
“On est beaucoup à l’extérieur, on utilise le mobilier urbain” indique Martin Pelletier, qui précise que les activités ont lieu dans le local seulement lorsque le climat devient trop rigoureux. Concrètement, les cours-ateliers comptent quatre étapes: un échauffement, un entraînement physique (“core training”, sans machine), l’apprentissage de techniques de passement d’obstacles, et enfin une phase de jeu avec les obstacles. Le tout se fait dans une approche similaire à celle que l’on retrouve dans les arts martiaux, où le respect d’autrui et de l’environnement prévalent et où l’entraînement et une préparation rigoureuse des corps est de première importance.
Ce ne sont pas les endroits qui manquent pour s’entraîner au centre-ville. On peut ainsi croiser les artistes du déplacement au Parc Lucien-Borne, sur le parvis de l’église, dans les installations de la marina Saint-Roch et dans bien d’autres endroits qu’on vous laissera découvrir. Si l’activité peut parfois pâtir d’une image négative et susciter quelques réticences, il est à noter que l’art du déplacement n’abîme pas le mobilier urbain. Les yamak doivent s’assurer que l’environnement est sécuritaire, garder l’environnement propre et sans bris et faire attention à leur environnement pour ne pas blesser les passants.
Qui peut devenir yamak?
L’art du déplacement est une danse urbaine ludique, qui s’adresse à toute personne désireuse d’évoluer en mouvement au sein de la ville. On peut commencer les activités au sein de l’Académie à partir de 8 ans, sans limite d’âge. Il n’y a pas non plus de groupes selon les niveaux; on s’adapte et le maître mot est l’entraide. “ On commence ensemble, on finit ensemble. Ceux qui ont fini doivent encourager les suivants, ceux qui fournissent encore un effort” précise Martin Pelletier, qui précise privilégier l’entraide à la performance.
L’approche adoptée avec les enfants est ludique et vise à leur faire découvrir leurs limites, canaliser leur énergie, les faire travailler leur concentration et leur coordination. Tout comme les adolescents et les adultes, chez qui on cherche à développer plus particulièrement les valeurs et la durée de l’activité dans le temps. “Actuellement, on a une belle diversité de participants” indique Martin Pelletier. “On s’adresse à n’importe qui prêt à fournir les efforts et à s’engager”. Pas besoin d’être fort ou d’avoir un bon cardio nous ont assuré les responsables (au vu de notre piètre forme physique), on s’occupera de vous amener au niveau.
Les cours n’arrêtent jamais et se déroulent toute l’année. L’inscription se fait à la carte ou par session par session (cliquez ici pour en savoir plus). Et si vous voulez découvrir l’art du déplacement, sachez qu’une activité est prévue le samedi 17 septembre prochain: Bouge ta Ville se déroule à la Marina Saint-Roch, et qu’elle s’adresse aussi aux débutants, pourvu qu’ils aient 16 ans révolus. Trois instructeurs invités (Stéphane Provencher, propriétaire et entraîneur en chef du Drummond parkour et Président de Parkour Québec, Pascal Lecurieux, ancien entraîneur en chef à The Spot Montréal et propriétaire de l’entreprise Parkour Bits – Montreal Parkour Training et Alan Jean-Baptiste, entraîneur diplômé en sport acrobatique et en préparation physique depuis 2012) proposeront chacun trois ateliers au cours de la journée. Les inscriptions sont en nombre limité, incluent un tee-shirt et surtout beaucoup de fun en perspective.
Informations complémentaires
Quel bel article!
Très bien décrit et verbalisé, un des meilleurs que j’ai lu.
Merci!