En partie cachée derrière les rangs de livres à la bibliothèque Claire-Martin se trouve une capsule temporelle. Jusqu’au 26 août, appréciez certains clichés du photographe Thaddée Lebel et faites un voyage dans le quartier Saint-Jean-Baptiste des années 1920 à 1930, une initiative du Conseil de quartier de Saint-Jean-Baptiste.
Intitulée Regard sur le quartier Saint-Jean-Baptiste — Thaddée Lebel, la petite exposition d’une quinzaine de clichés est une opportunité pour les locaux comme pour les touristes d’apprécier l’histoire du quartier. On peut y observer des lieux révolus, transformés ou toujours existants, comme l’Hôtel du parlement ou encore le YMCA, devenu le théâtre Le Diamant aujourd’hui. Les rues d’Aiguillon et Lockwell sont figées dans le temps, tout comme les quelques passants. Dans son ensemble l’exposition témoigne principalement du quotidien de ces années, propre au style documentaire de Lebel. D’ailleurs les photographies sont autant une lettre d’amour au quartier qu’à Thaddée Lebel lui-même, une appréciation de son travail. L’ambiance calme et reposée de la bibliothèque se marie très bien avec les clichés et l’exposition se révèle un bon prétexte pour se dégourdir les jambes entre deux pages.
Thaddée Lebel ayant marqué la ville de Québec, ce n’est pas la première fois que son travail est présenté au public. En 2021, une exposition portant sur les différents quartiers de la ville prenait place à la Villa Bagatelle. Selon le commissaire de l’exposition, Claude Corriveau, c’est « dans le but de poursuivre la mise en valeur du travail du photographe Thaddée Lebel et de faire connaître des clichés qu’il a pris du quartier Saint-Jean-Baptiste, que le Conseil de quartier Saint-Jean-Baptiste, avec ma collaboration, a proposé d’adapter une partie de cette exposition pour la présenter dans la salle d’exposition de la bibliothèque Claire-Martin ».
Thaddée Lebel, de son nom complet Joseph Louis Thaddée Lebel, vient au monde le 21 mai 1872 à Québec et y restera jusqu’à sa mort le 31 août 1946. On peut dire qu’il était autant marié à sa femme Augustine Jackson qu’à cette ville, des amours qui l’accompagneront jusqu’à son dernier souffle. Il commence sa formation en photographie à 16 ans au studio Livernois et y travaille jusqu’en 1913, pour un total de 25 ans. Durant ces années, il installe également un laboratoire dans la maison de ses beaux-parents, sur la rue Sainte-Julie dans le quartier Saint-Jean-Baptiste. La maison devient alors son atelier et se retrouve envahie par ses clichés. Travaillant à la pige, ses sujets sont diversifiés tout comme ses clients, offrant ses services aux compagnies privées, aux organismes et aux particuliers. Il définit son style par des prises de vues et des contrastes de recherchés. Son legs, d’une qualité historique et artistique précieuse, comprend environ 1500 pièces, la plupart dressant un portrait des années 1920 à 1940.
Suivant les horaires d’ouverture de la bibliothèque, l’exposition est accessible au public de 10 h à 20 h du mardi au jeudi et de 10 h à 17 h du vendredi au lundi, et cela sans frais. Alors la prochaine fois que vous irez à la bibliothèque pour dévorer une nouvelle histoire, prenez également le temps de découvrir celle de votre quartier!
Laisser un commentaire