Son atelier installé dans Saint-Jean-Baptiste depuis quelques années, Marie-Claude est une artiste multidisciplinaire, une enseignante et une personne engagée. De son Chicoutimi natal, jusqu’au 704 rue Sainte-Madeleine, en passant par la Nouvelle-Écosse et l’île d’Anticosti, ses inspirations sont multiples et proches de la nature. Rencontre avec une artiste et une voyageuse du territoire.

Étant née et ayant grandi au Saguenay, Marie-Claude a entamé son parcours artistique au Cégep et l’a approfondi en diplômant de l’Université du Québec à Chicoutimi en Arts visuels. Elle a poursuivi ses études à Québec dans le département de sculpture de la maison des métiers d’art, département où elle enseigne aujourd’hui. Résidente de Québec depuis 2005 et active sur la scène des arts visuels depuis une dizaine d’années, elle a érigé son pied à terre dans un atelier de création partagée. Femme impliquée, elle a commencé à travailler à l’organisme l’Atelier de la mezzanine comme artiste accompagnatrice. Depuis juin dernier, elle est représentée par la galerie Champagne et Paradis située à Kamouraska.

Où vas-tu chercher tes sources d’inspiration ?

Ces dernières années, je m’inspire beaucoup des lieux que je visite. Je ponctue mon calendrier avec des sorties exploratoires dans des milieux naturels sur lesquels je collecte des informations, des éléments industriels ou naturels. Les résidences contribuent également. Les moments où je partage du temps avec d’autres artistes sont une grande source d’inspiration puisque j’aime beaucoup les projets collaboratifs.

Tu es née et tu as grandi à Chicoutimi, pourquoi être partie pour Québec ?

Je suis originellement partie du Saguenay pour faire un cours en production théâtrale à Saint-Hyacinthe. Finalement, j’ai seulement fait une année sur les quatre prévues et j’ai décidé d’aller étudier la sculpture à la Maison des métiers d’art de Québec. J’ai gradué en 2008 et je suis revenue pour enseigner des cours au grand public et aux étudiants au DEC (Diplôme d’études collégiales).

Tu es une artiste multidisciplinaire, quand tu commences un projet, est-ce que c’est le médium ou le sujet qui t’appelle ?

C’est vraiment le sujet. J’explore l’idée durant une longue période et au travers de plusieurs médiums. Par contre, je dirais que je suis très attachée au dessin en tant que médium. C’est une façon de travailler qui est avec moi depuis longtemps et qui permet une grande exploration à mon avis.

Qu’est ce qui te pousse à t’impliquer dans des organismes ?

Je pense que ça fait partie de ma personnalité. J’ai toujours été impliquée dans plein de projets dès le cégep, quand j’étais au Saguenay. J’étais dans des comités et je voulais faire des projets d’équipes. J’ajouterais que l’enseignement et l’accompagnement en art sont des choses qui me sont très importantes. Il s’agit de sortir de mon atelier, ce que j’adore malgré tout, et d’avoir un contact avec le milieu et de pouvoir en apprendre grâce aux autres.

Qu’est-ce que devenir professeur t’a amené en tant qu’artiste ?

C’est sûr que l’enseignement a influencé ma pratique. Je pense qu’il y a des échanges très nourrissants entre les étudiants et les enseignants. Souvent, dès les premiers cours de la session, je fais faire beaucoup de recherche à mes élèves et ils m’en apprennent sur le milieu de l’art et des artistes. C’est la même chose pour le groupe que j’accompagne à l’Atelier de la mezzanine, il me pousse à expérimenter avec d’autres médiums et à voir les choses différemment.

Y a-t-il un projet qui t’a particulièrement marqué ?

Je suis quand même très active dans ma pratique, donc c’est difficile de choisir. Toutefois, un projet qui a été important pour moi c’est S’étourdir qui se déroulait au centre national d’exposition à Jonquière. C’était marquant d’exposer dans ma région et dans une si vaste salle indépendamment. C’est une exposition qui m’a pris beaucoup de temps à planifier et qui a été très formatrice.

Quelle est la place de l’atelier dans ton travail ?

Malgré que j’aime aller à la rencontre des autres, l’atelier c’est un lieu assez intime et un lieu de travail qui est extrêmement important. C’est un endroit où en tant qu’artiste je peux laisser mes idées reposer et y revenir pour reprendre la création. Puis, c’est un endroit qui m’influence. Je le décore de notes, de plans de projets, d’archives et de différentes matières, mais également de photos d’enfance et de petits éléments significatifs.

Peux-tu nous parler de tes expositions et projets à venir ?

Je travaille actuellement sur un projet d’exposition qui va être présenté à Montréal à Projet Casa qui est un magnifique lieu d’exposition. C’est un projet trio qui se nomme Empaysager et qui met en lumière de nouvelles œuvres issues d’une résidence de recherche et création sur l’île d’Anticosti. Le tout va être présenté à compter du 30 août et jusqu’au 24 septembre. Ça fait plusieurs mois que je travaille là-dessus avec mes collègues Karine Locatelli et Marie-Fauve Bélanger avec la collaboration de Eveline Boulva comme commissaire à l’exposition.