Une quarantaine de citoyen‧ne‧s ont participé ce 5 octobre à un atelier de cocréation organisé par la Ville de Québec en vue de réaménager les îlots Saint-Vincent-de-Paul et Lépine, acquis par la Ville en décembre 2022.
Prenant la parole en ouverture de la soirée, Mélissa Coulombe-Leduc, conseillère municipale du District Cap-aux-Diamants, s’est montrée enthousiaste face à l’activité. « Il y a un an, on ne pensait pas qu’on allait se retrouver ici. Si on avait voulu prendre un engagement pendant la campagne, cela aurait été utopique ». « On peut rêver ce site-là. On souhaite du logement communautaire, coopératif, abordable. Mais le site est tellement grand, il y a un potentiel très intéressant pour nous. Et le prix payé pour le terrain est à la hauteur des aspirations des citoyens de Saint-Jean-Baptiste, du Vieux-Québec et de Saint-Roch ».
Pour la Ville, ces deux îlots sont des points de convergence entre trois quartiers. Elle souhaite résolument que le projet s’insère dans sa vision des nouveaux milieux de vie, en lien avec la Vision de l’habitation, en y développant une mixité de fonction. Elle prévoit également que le développement des deux sites permette de déminéraliser et verdir l’espace, qu’il participe à la dynamisation économique du secteur, qu’il puisse lier la Haute-Ville et la Basse-Ville tout en encourageant la mobilité durable. Et surtout, elle souhaite que ce projet stimule l’innovation en instaurant un précédent pour développer de futurs milieux de vie.
En prélude aux ateliers, la Ville a présenté ses lignes directrices pour les deux sites. Pour l’Îlot Lépine (aussi connu comme le Garage à Jojo), la Ville souhaite implanter un bâtiment ayant une façade – notamment commerciale – sur la Côte d’Abraham, sur cet espace de 1000 m2 et qui présente un important dénivelé permettant notamment de jouer sur les hauteurs. Concernant l’Îlot Saint-Vincent-de-Paul, dont la surface est supérieure à 4720 m2, la Ville a rappelé l’importance qu’elle accorde au fait de mettre l’habitat à échelle humaine au cœur du projet, tout en assurant une cohérence urbaine sur la Côte d’Abraham, en mettant en valeur les panoramas et percées visuelle du site et en renforçant le lien entre la Haute-Ville et la Basse-Ville.
Réunis en petits groupes de travail, ayant à leur disposition carte, feutres, crayons de plomb, calque et post-it, les citoyen‧ne‧s présent‧e‧s ont présenté leurs conclusions au terme d’une soirée animée et riche en discussion. Plusieurs points ressortent unanimement: coopérative d’habitation, logement social, résidence pour personnes âgées, centre de la petite enfance, tous les groupes se sont prononcés pour du logement accessible à une mixité de personnes, allant des petits logements à des logements familiaux permettant d’accommoder les très grandes familles.
Soucieux de rappeler l’histoire du lieu, les participant‧e‧s ont également proposé que l’on puisse mettre en valeur un artefact de l’ancienne église, remettre les pierres de l’ancienne église voire la statue du Saint-Vincent-de-Paul pour marquer l’entrée sur la Ville, et que l’on installe des panneaux d’interprétation pour raconter l’histoire du site.
En termes de mobilité, outre l’unanimité autour d’un lien mécanique entre la Haute-Ville et la Basse-Ville, il a été proposé que le lieu soit ouvert sur la ville, permette une circulation des résident‧e‧s, que ce soit par une esplanade sur la façade nord, un passage piéton vers Honoré-Mercier, un lien sécuritaire pour traverser la Côte d’Abraham, voire mettre en valeur la Place Ozanam.
Enfin, outre la présence souhaitée de commerces et services de proximité, il a également été question que le projet puisse favoriser un esprit de village, d’entraide, avec un réel souci de promouvoir l’intergénérationnel et de briser l’isolement entre toutes les personnes, jeunes et moins jeunes, qui pourront cohabiter dans ces espaces que l’on souhaite communautaires : jardin communautaire, cuisines collectives, ateliers de type La Patente, etc.
Peu avant l’atelier de cocréation, le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste (ComPop) avait organisé un rassemblement au coin des rues Saint-Jean et Saint-Augustin, où plus d’une cinquantaine de résident·e·s du quartier et leurs allié·e·s ont souhaiter rappeler les besoins identifiés pour la communauté par le ComPop, ainsi que l’ensemble des luttes citoyennes menées sur les deux terrains. Insistant sur le fait que les terrains doivent revenir à 100 % à la collectivité. « Plus que jamais et aussi près du but, il ne faut pas relâcher la pression sur la Ville. De notre point de vue, l’attente a assez duré. Seulement dans le quartier, ce sont 400 ménages qui ont des besoins impérieux de logement. Il y a urgence d’agir et on perd du temps ! » s’est exclamée Marie-Ève Duchesne, du Compop.
Le Comité populaire Saint-Jean Baptiste, le groupe de ressource technique Action-Habitation de Québec, la Fédération des coopératives d’habitations de Québec, Chaudière-Appalaches, La Bouée, ainsi que la firme Lafond Côté Architectes ont annoncé qu’un travail commun est amorcé dans l’objectif de proposer, bientôt, un projet répondant à plusieurs besoins de la population du secteur, notamment du logement social et communautaire ainsi qu’une augmentation des espaces verts.
Cette activité de cocréation n’était que la première étape du travail, visant à recueillir des avis et propositions relatives à l’organisation spatiale des deux sites et ce que les citoyen‧ne‧s souhaitent voir s’y construire. Une deuxième étape, permettant de présenter les concepts d’aménagement en 3D, les critères architecturaux, etc. sera proposée au courant de l’année 2024. En attendant, la boîte à idées demeure accessible jusqu’au 20 octobre. Les différents documents présentés lors de la soirée de cocréation sont également accessibles sur la page de la Ville consacrée au projet.
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