Une équipe de tournage s’est installée deux jours sur la Côte Badelard, en vue de réaliser un documentaire. L’invitation à participer avait été lancée à toute la communauté, et c’est dans une ambiance familiale, décontractée et pleine de vie que les prises de vue ont pu être faites, gravant la mémoire du lieu sur un support numérique. 

“Glisser à Badelard” est un court-métrage documentaire sur la glissade hivernale au centre-ville de Québec. Il s’agit du projet de fin d’études de Dominik Harvey, jeune réalisateur qui connaît bien les lieux, puisqu’il a grandi au pied de la Côte Badelard. Pendant deux jours, il a cherché à capturer, à encapsuler l’essence de la Côte, la vie sociale du lieu et les interactions entre toutes les personnes qui profitent de l’endroit l’hiver. “C’est un sujet que je connaissais bien, c’était ma cour, mon endroit de jeu quand j’étais petit. L’été, c’était une forêt urbaine, on y jouait aux aventuriers” mentionne-t-il. “C’est un lien entre la Haute-Ville et la Basse-Ville, un lieu de transfert. C’est aussi un lieu intéressant, parce que la population s’est réappropriée la Côte depuis qu’elle a été fermée à la circulation. “C’est un projet social à plusieurs niveaux pour la communauté du centre-ville” explique-t-il.

S’il s’agit de sa première réalisation, Dominik Harvey a toujours été plus orienté vers le documentaire. “J’ai fait mes premières armes en tant que cinéaste enfant, avec le caméscope des parents” raconte-il. Le cinéaste s’inspire d’ailleurs du cinéma direct, le cinéma documentaire des années 1960 et 1970. À l’image de “Pour la suite du Monde” de Pierre Perreault, il s’attarde à filmer ce qui se passe, l’événement, et rester le plus près possible de la réalité filmée. Cela ne signifie pas qu’il n’y pas de travail d’écriture ou de mise en scène en amont (le projet est en préparation depuis le milieu de l’automne). “Pour être représentatif, complet, il a fallu concentrer, provoquer la rencontre” mentionne-il. C’est d’ailleurs dans cette optique qu’il a sollicité plusieurs personnes pour l’appuyer dans la réalisation, des résident‧e‧s des quartiers Saint-Jean-Baptiste et Saint-Roch, et même des chanteurs, qui sont venus à sa demande pour incarner l’esprit du lieu en chantant a cappella. “Je me suis entouré de gens que je connais bien” dit-il. De fait, la petite équipe technique de huit personnes prenait autant de plaisir qu’elle était concentrée et professionnelle lors de la journée de samedi. Et le soutien de l’organisme Verdir et Divertir a permis de mobiliser des résident‧e‧s et d’offrir boissons chaudes et collations aux participants pendant la journée de tournage.

Pour le réalisateur, il s’agit d’une expérience très positive. ”À date, je suis très content, j’ai même été ému quand la musique a commencé. Je vois de très belles choses depuis tantôt” nous raconte-t-il. Heureux de voir l’engouement suscité par les différents appels lancés à la population (notamment par le biais des réseaux sociaux), il a pu vérifier que le sujet “accroche les gens du quartier”.

Une fois ce court-métrage d’une dizaine de minutes finalisé, l’objectif de Dominik Harvey est double: présenter l’œuvre dans des festivals et redonner aux gens du centre-ville en organisant en exclusivité une projection publique, directement dans la Côte, au cours d’une soirée animée. Nous vous en reparlerons le moment venu!