Ce 29 janvier, la salle du troisième étage du Centre Frédérick Back était comble pour la rencontre mensuelle du conseil de quartier. Motivés par la crainte de perdre des cases de stationnement à la suite du réaménagement des rues Saint-Olivier, Philippe-Dorval et Sutherland, une grande partie des personnes présentes a pu se plaindre et découvrir une instance démocratique locale existant depuis 1993 ainsi que son fonctionnement.
Les réunions du conseil d’administration du conseil de quartier sont d’ordinaire peu mouvementées. Généralement, les quelques citoyen.ne.s qui assistent aux réunions sont engagées dans des démarches nécessitant un appui de l’organisme, souhaitent faire part de problématiques qu’ils rencontrent au quotidien dans le quartier, ou sont intéressés par l’un des multiples dossiers dont s’occupe le conseil de quartier, comme le verdissement, la qualité de vie, la mobilité et la sécurité ou encore le patrimoine. La soirée du 29 janvier fut bien plus animée, conséquence de la colère de résident.e.s qui ont appris récemment que la Ville allait réaménager plusieurs rues et que cela implique de retirer une quarantaine de cases de stationnement.
Mélissa Coulombe-Leduc, conseillère municipale, a d’entrée de jeu tenu à rappeler que si le processus reste perfectible, il a notamment été fait dans la transparence et de manière démocratique. Rappelant que, depuis le printemps 2022, plus de 300 personnes ont participé aux consultations et ateliers d’échange organisés par la Ville, elle a également invité les personnes présentes à communiquer leurs observations de manière appropriée en ce qui a trait aux aménagements qui ne sont pas encore finalisés pour la rue Sutherland (on peut communiquer avec le conseiller en consultations publiques en se rendant ici notamment). Elle a également souhaité rappeler le réaménagement est pensé en fonction des résidentes et résidents, et non des touristes.
De vives réactions
Visiblement émotives quant à la perte de cases de stationnement, plusieurs personnes ont remis en cause le processus de consultation, les travaux de la Ville et ses conclusions, de manière plus ou moins mesurée. Certains participants n’ont pas hésité à invectiver la conseillère municipale, voire d’autres personnes venues donner leur opinion – favorable – quant aux réaménagements proposés.
Parmi les récriminations émises par les personnes qui se sont présentées, le défaut d’information, le manque de consultation de toutes les personnes ayant un permis de stationnement en zone 1, l’absence de consultation papier, ainsi que la perte de “leur” case de stationnement sur “leur” rue, argument que les résidentes et résidents du secteur ont pu lire sur les feuillets distribués dans les boîtes aux lettres ou déposées sur les pare-brise des voitures stationnées sur rue (“si tu veux garder ton stationnement dans ta rue”) et qui invitent à signer une pétition en ligne, ouverte à tous.tes sans distinction de résidence dans le quartier ou non. D’autres ont dit craindre pour les commerces, dont plusieurs ont une clientèle qui peut venir de loin et qui ne peut ou ne veut prendre les transports en commun. À cet effet, le directeur général de la SDC du Faubourg a tenu à préciser que l’organisme appuie le projet. D’autres personnes ont également pris la parole en faveur du projet, citant notamment la priorité de l’intérêt collectif et le respect du processus et de toutes les personnes qui y ont participé depuis deux ans.
Marie-Ève Duchesne, permanente du Comité populaire Saint-Jean-Baptiste, a précisé que le Comité travaillait sur le dossier des rues partagées depuis 2004. “J’ai l’impression que les irritants principaux seront rebrassés lors de la consultation sur la politique de stationnement et qu’une réflexion plus globale sur cet enjeu permettra de trouver les solutions qui conviennent au plus grand nombre” a-t-elle mentionné. La conseillère municipale a d’ailleurs précisé qu’une consultation sur la gestion du stationnement dans Saint-Jean-Baptiste aurait lieu, dans le cadre de l’élaboration de la dite politique. “Veut-on mieux contrôler le nombre de vignettes distribuées, et si oui comment? Veut-on mieux contrôler les interdictions de stationnement devant les portes cochères? Pourrait-on envisager d’augmenter le nombre de cases réservées aux détenteurs de vignettes? Tout cela sera à discuter” a-t-elle déclaré. Plus tard dans la soirée, le Conseil de quartier a par ailleurs pris une résolution en vue de demander officiellement une démarche de participation citoyenne afin d’avoir une vision claire et d’ensemble sur le stationnement et s’assurer davantage d’options aux résident‧e‧s.
La Ville va désormais de l’avant avec les projets sur les rues Saint-Olivier et Philippe-Dorval. Les travaux d’ingénierie se feront cet été et les résident‧e‧s concernés sont invités à surveiller leurs boîtes aux lettres pour être tenus au courant des échéanciers et des mesures de mitigation des impacts (la Ville procèdera aux travaux, qui impliquent des travaux de réfection des aqueducs, par tronçons).
Une occasion de s’impliquer?
Une administratrice du conseil d’administration du Conseil de quartier a pour sa part invité les personnes présentes lors de la soirée à s’impliquer plus activement dans la vie démocratique du quartier, en s’impliquant au conseil de quartier (dont l’assemblée générale est en avril prochain) ou tout simplement en se tenant au courant des différents projets et matières à consultation en s’abonnant à la liste de diffusion et/ou en participant aux rencontres mensuelles du conseil de quartier.
Bien que monopolisé par les nombreuses interventions des citoyen‧ne‧s, le conseil de quartier a pu mener ses travaux courants et prendre plusieurs résolutions ou appuyer officiellement plusieurs projets en élaboration. Il a ainsi appuyé un projet de murale sur le bâtiment qui abrite le café félin Chat-Nous, demandé à la Ville de prévoir des aménagements permanents au Passage Olympia, où la Ville travaille actuellement avec Mobilisation Haute-Ville, et demandé que l’on sécurise le parvis de l’église Saint-Jean-Baptiste en bas de la rue Claire-Fontaine, en raison des accidents qui s’y sont récemment produits.
Laisser un commentaire