Le projet de deuxième installation du CPE coopératif Saint-Jean-Baptiste a fait l’objet d’une présentation lors de la dernière rencontre du Conseil de quartier. En effet, le projet impliquait quelques modifications de zonage et, bien que ne nécessitant pas d’approbation référendaire, il devait faire l’objet d’une présentation publique.

La zone où se trouve le terrain n’autorisait pas le groupe d’usages “P3”, soit les établissements d’éducation et de formation, ce qui comprend les garderies et les centres de la petite enfance. Cependant, par l’intermédiaire de la Loi sur les services de garde éducatifs à l’enfance, le conseil d’arrondissement a pu permettre l’octroi d’un permis pour la construction d’un centre de la petite enfance sur le terrain. Il était toutefois souhaité que le processus de modification réglementaire comprenne une mesure d’information, en vertu de la Politique de participation publique.

En juin 2023, la Ville a vendu le terrain du stationnement à l’angle des rues Saint-Olivier et Sutherland au centre de la petite enfance (CPE) de la Coopérative Saint-Jean-Baptiste. L’organisme désire y construire un CPE de deux étages, avec une cour arrière et qui pourra accueillir 80 enfants, dont 20 places en pouponnière. Le CPE Saint-Jean-Baptiste a été fondé en 1972, et occupe actuellement une maison sur la rue Burton où il peut accueillir 44 enfants (mais aucun poupon). Depuis le 1er avril 2023, le CPE est devenu officiellement une coopérative de solidarité, reflétant son ancrage et sa vision très communautaire. Il se voit d’ailleurs comme “un pôle central pour les familles du quartier”, selon Marie-Andrée Morais, directrice générale du CPE, qui intervenait ce lundi soir au Conseil de quartier. Face au manque criant de places accessibles aux familles du quartier, le CPE avait déposé un premier projet de 52 places, qui a pu être bonifié dans une deuxième phase. Le CPE prône une approche très inclusive et accueille volontiers les enfants ayant des besoins particuliers et des enfants de tous milieux socio-économique. Il est d’ailleurs considéré comme un “milieu offrant des places de qualité élevée aux enfants » par le ministère de la Famille.

Idéalement, l’objectif est de réaliser les travaux cet été et à l’automne, pour une ouverture au printemps 2025. Cette planification est néanmoins dépendante de la complexité des règlements à respecter et de l’autorisation du ministère de la Famille, auprès duquel le CPE doit encore défendre ses plans préliminaires. Début avril, le CPE présentera le projet, ses coûts et sa structure architecturale auprès du bureau d’accélération de projets du Ministère. Il faudra ensuite recruter une vingtaine d’employés, ce qui représente un défi dans le contexte de pénurie actuelle. Néanmoins, le CPE peut se vanter d’être un milieu de travail stable et communautaire par bien des aspects. Actuellement, le plus vieil employé du CPE y travaille depuis 32 ans et une grande partie des employé‧e‧s résident dans le quartier.

Bien que l’on ne connaisse pas encore l’aspect architectural du projet, le règlement adopté en conseil d’arrondissement prévoit plusieurs choses, comme un espace destiné à l’entreposage extérieur de contenants de matières résiduelles sur la rue Saint-Olivier, un arbre replanté à l’intersection des rues Saint-Olivier et Sutherland et un arbre planté en cour arrière. La cour arrière devrait être recouverte de surfaces synthétiques mais les enfants pourront utiliser les installations du Parc Karim-Ouellet, selon le principe d’“éducation par la nature urbaine”, tel que le mentionne Marie-Andrée Morais.

Le terrain est actuellement occupé par un stationnement municipal de 12 cases à location mensuelle et 4 cases pour Communauto. Dans l’optique de pallier la perte de ces cases en autopartage, la politique de stationnement qui est en cours d’élaboration devrait proposer une orientation préliminaire favorisant l’autopartage, notamment en permettant les stations dans la rue. Les démarches sont en cours pour identifier les modifications réglementaires à prévoir pour le rendre possible. Interrogée quant à la perte de stationnements, Mélissa Coulombe-Leduc, conseillère municipale du district, a indiqué que “c’est toute la collectivité qui va bénéficier” du projet, d’autant plus que si l’on se fie aux déplacements actuels vers l’école Saint-Jean-Baptiste et la à la volonté de prioriser la clientèle du quartier, la très grande majorité des déplacements vers le CPE se feront à pied.

À terme, l’œuvre murale de la Coopérative d’habitation La Fameuse (voisine à l’ouest) sera cachée. À cet effet, en mai 2023, lors d’une réunion d’échange entre le CPE et ses voisins immédiats, dont La Fameuse, le CPE a mentionné qu’il est conscient de la perte de cette œuvre. Afin de pallier cette perte, le CPE demandera une aide financière au programme de 1% dédié à l’intégration de l’art dans les équipements publics. Le CPE entend travailler de concert avec La Fameuse afin de trouver une façon de refaire une œuvre murale sur un mur du nouveau bâtiment, en guise de remplacement, en autant que possible.