C’est le 29 avril prochain que se tiendra l’assemblée générale annuelle du Conseil de quartier de Saint-Jean-Baptiste, au cours de laquelle se dérouleront des élections pour renouveler une partie du conseil d’administration. À cette occasion, nous publions un tour d’horizon de l’actuel conseil de quartier, des projets en cours et des responsabilités de cette instance de démocratie locale.
Organisme de démocratie locale peu connu, le conseil de quartier est pourtant appelé à se prononcer sur des sujets qui touchent le quotidien des résident‧e‧s du Faubourg. On peut penser au réaménagement urbain, aux défis du stationnement, aux règlements d’urbanisme etc., des dossiers pour lesquels la Ville le consulte régulièrement. Il est également partie prenante des activités de consultation publique et peut transmettre son avis au conseil d’arrondissement ou de ville sur toute matière concernant le quartier. C’est aussi l’une des premières instances permettant de relayer plusieurs informations aux citoyen‧ne‧s, comme la trousse patrimoniale de Saint-Jean-Baptiste ou diverses démarches de participation publiques à venir (comme la refonte de la politique de stationnement sur laquelle le conseil de quartier devra se prononcer).
Récemment, le conseil de quartier a reçu les doléances des citoyen‧ne‧s mécontents des aménagements à venir sur la rue Saint-Olivier. L’année dernière, il avait fait modifier les plans de réaménagement de l’ancien Colisée du livre pour y inclure plus de grands logements et le retrait des stationnements pour permettre de conserver une surface commerciale. Il s’implique également dans les actions de promotion de la sécurité routière aux abords de l’école Saint-Jean-Baptiste. “En plus des propositions à la Ville, nous avons mis sur pied une corvée de nettoyage annuelle du quartier et une exposition photographique à la bibliothèque Claire-Martin” mentionne Alexandra-Maude Grenier, actuelle présidente du conseil d’administration du Conseil de quartier.
Le conseil travaille également des dossiers sur la longue durée et se prononce régulièrement sur “l’aménagement de certains espaces publics (Parc Richelieu, Passage Olympia, Parc Karim-Ouellet), la circulation de transit dans le quartier (principalement sur la rue Saint-Jean et d’Aiguillon), la déminéralisation et l’augmentation de la canopée, l’éclairage du quartier, des sujets qui sont récurrents et qui progressent lentement” précise Alexandra-Maude Grenier. Ces actions se font dans le cadre d’un plan d’action quinquennal adopté en 2022, et qui vise à bonifier et maintenir la qualité de vie dans le quartier, veiller à l’aménagement et au verdissement du quartier, préserver et mettre en valeur le patrimoine, assurer l’équilibre entre la sécurité des usagers et l’accessibilité au quartier et affirmer le rayonnement du conseil de quartier.
Rôle méconnu ou instance symbolique?
Sur le papier, les conseils de quartier n’ont qu’un pouvoir consultatif. Leur influence est donc dépendante de l’écoute et la bonne volonté des personnes élues au conseil municipal, et plus globalement de l’appareil administratif, pour tenir compte de leur avis. Pour Anthony Cadoret, actuel administrateur du Conseil de quartier, “le pouvoir est très symbolique, et la symbolique n’est pas très forte considérant que peu de gens savent à quoi ça sert un conseil de quartier, même parmi les élus!”. Mélissa Coulombe-Leduc, qui était présidente du conseil d’administration du quartier avant de devenir élue du District Cap-aux-Diamants, est plus nuancée. Elle relève que les conseils de quartier représentent les citoyen‧ne‧s auprès des instances de la Ville et peuvent “organiser des rencontres thématiques, des mobilisations ou des consultations sur des enjeux précis et ensuite les porter auprès des élus”. Elle ajoute que “comme élue, c’est certain que je souhaite et je tente le plus possible de rencontrer mes concitoyen‧es individuellement, mais pour faire un travail de concertation ou pour documenter des problématiques, le travail des conseils de quartier peut être utile, pour porter le tout ensuite auprès des instances ville. Ça leur donne de la crédibilité comme émanant du milieu et aussi, du poids”. Pour Alexandra-Maude Grenier, “n’étant pas une instance décisionnelle, le conseil se retrouve surtout à faire des propositions à la Ville. Toutefois, celles-ci permettent à la Ville de considérer certains enjeux ou solutions auxquels elle n’aurait pas pensé et elles sont prises en compte dans les décisions. Nous avons par exemple eu des réponses positives à des demandes concernant la propreté du quartier, le déneigement et les déplacements actifs”.
Leur rôle demeure méconnu des citoyen‧ne‧s, qui le découvrent souvent à la suite d’un problème qui les touche plus particulièrement. Une méconnaissance accentuée par le fait que ce que l’on entend par démocratie locale peut énormément différer d’une personne à l’autre, au sein des conseils de quartier ou au sein des services municipaux. Pour Anthony Cadoret, “les conseils de quartier ont plus ou moins bien évolué avec le temps et je trouve que leur rôle est mal défini. J’ai vraiment fait cette réalisation dans une formation donnée par la Ville aux “administrateurs” où les professionnels de participation ont tenté d’expliquer le rôle des conseils de quartiers, sans succès”. Cela ne l’a pas empêché de vouloir s’impliquer. “Je me suis présenté, car je considère que c’est un bon moyen de rester informé et de rencontrer des personnes engagées qui veulent améliorer le quartier” indique-t-il, précisant croire “que les conseils de quartiers peuvent encore évoluer en quelque chose de plus intéressant pour la démocratie municipale. J’y crois assez que j’ai embarqué dans un projet de recherche sur le sujet à l’Université Laval”.
À la suite de l’adoption de la nouvelle Politique de participation publique en 2021, des modifications ont été apportées à la composition et aux règlements des conseils de quartier, ainsi qu’à leur composition. Ces modifications, entrées en vigueur en mars 2024, incluent notamment des compétences visant à maintenir le décorum des assemblées et la possibilité de recevoir une subvention pour réaliser un ou des projets à son initiative, pour un montant maximal de 10 000$. Ceci pourrait aider les conseils de quartier à développer des projets de plus grande envergure.
S’impliquer au sein du conseil de quartier
Vous souhaitez vous impliquer mais vous vous demandez ce que cela prend ? “Un intérêt pour la politique municipale et les aménagements du quartier, une volonté de vouloir écouter et représenter les résidents du quartier. Une volonté à collaborer avec les différentes instances et organismes du quartier et à pousser des idées plus loin” nous dit Alexandra-Maude Grenier, présidente du Conseil de quartier de Saint-Jean-Baptiste. Pour Anthony Cadoret, “Un des points forts des conseils de quartier, c’est que c’est une instance qui permet à des personnes qui n’ont pas d’expériences ou d’expertises préétablies de s’impliquer. Donc, je dirais que ça ne prend pas de qualités spécifiques, au contraire je pense qu’on bénéficie d’avoir une grande diversité de candidatures. C’est aussi une belle occasion de développer une fine connaissance de la politique municipale, des processus de participation publique et d’apprendre à connaître les gens impliqués dans le quartier”
Pour plusieurs personnes, l’implication au sein du conseil de quartier peut être le résultat d’une préoccupation particulière. L’engagement d’Anthony Cadoret émane de ses préoccupations relatives à la circulation de transit. “J’habite sur la rue d’Aiguillon, il y a beaucoup de voitures qui font du bruit et qui dérangent. Quand je marche dans le quartier, sur ma rue, sur Saint-Jean, sur la Côte Sainte-Geneviève, je ne peux pas m’empêcher de constater à quel point on tolère les dangers et les problèmes liés à la circulation. Je me suis présenté au conseil de quartier pour m’informer et m’entourer de personnes qui veulent aussi trouver des solutions à la circulation de transit et améliorer la sécurité routière dans le quartier” mentionne-t-il. Pour sa part, Alexandra-Maude Grenier avait eu “un coup de cœur pour le quartier Saint-Jean-Baptiste et quand je m’y suis enfin installée, j’ai su que c’était pour y rester, donc j’ai choisi de m’impliquer afin de contribuer à l’amélioration de la qualité de vie dans le quartier”.
Pour Mélissa Coulombe-Leduc, la première qualité d’une personne souhaitant s’impliquer au sein d’un conseil de quartier “serait de vouloir faire une différence dans son quartier, vouloir y améliorer la qualité de vie. Ça prend donc un sens de l’engagement et un goût de l’implication bénévole. Je dirais aussi qu’il faut être créatif et avoir un sens de l’initiative pour amener l’instance à poser certains gestes”. Elle ajoute que “ça prend de l’écoute et de l’empathie, car on se retrouve ultimement à porter la voix de nos concitoyen‧nes auprès de la Ville”. Alexandra-Maude Grenier quant à elle invite à embarquer dans le bateau “ si tu as le goût d’être un citoyen engagé et que les sujets à notre plan d’action t’intéressent. La Ville c’est une grosse machine qui parfois peut sembler avancer tranquillement mais l’implication citoyenne fait une différence!”.
Six postes en élection
Le conseil d’administration des conseils de quartier est composé de 11 personnes, soit quatre femmes et quatre hommes, deux postes neutres et une personne nommée pour une année par les administrateurs élus. Six postes sont en élection en cette année 2024, soit:
- Deux postes réservés aux femmes (mandats de 2 ans)
- Deux postes réservés aux hommes (mandats de 2 ans)
- Deux postes neutres (un mandat de 2 ans et un mandat d’un an)
Des administrateurs pourront également être nommés par cooptation, soit un à trois postes réservés aux résident‧e‧s ou aux représentant‧e‧s d’un établissement commercial, industriel, institutionnel ou communautaire situé dans le quartier.
Pour présenter sa candidature individuelle ou à titre de représentant.e d’un établissement commercial, industriel, institutionnel ou communautaire du quartier, rien de plus simple. Il faut être âgé de 18 ans et plus et résider dans le quartier (pour les candidatures individuelles). Il vous faut suivre deux étapes :
- Remplir ce formulaire.
- Transmettre le lien du formulaire d’appui à vos connaissances pour obtenir l’appui de dix résident‧e‧s majeur‧e‧s ou représentant‧e‧s d’établissement du quartier.
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