Ce lundi 3 juin se tient un atelier d’échange sur le stationnement dans le quartier Saint-Jean-Baptiste, préalable à l’élaboration d’une politique de stationnement à l’échelle de la Ville. Face à cet enjeu complexe qui affecte la qualité de vie des résident‧e‧s – qu’ils possèdent ou non une voiture-, des commerçants et des visiteurs, la Ville se place en mode écoute en vue de dégager des solutions au profit de la collectivité. Face aux besoins en matière de mobilité qui évoluent, nous avons discuté avec Mélissa Coulombe-Leduc, conseillère municipale du District.

L’atelier porte sur les rues du Faubourg Saint-Jean qui correspondent aux zones de vignettes 1 et 2 (au nord du boulevard René-Lévesque, vignettes bleue ou orange). Si seulement 30 % des adresses des deux zones concernées détiennent une vignette de stationnement (ce qui signifie un peu plus de 1 700 vignettes pour près de 9 000 résident‧e‧s et 1 275 espaces de stationnement sur rue dans ces deux zones), les détenteurs du quartier mentionnent régulièrement des difficultés pour trouver des places de stationnement à proximité immédiate de leur domicile, ce qui peut engendrer du stress et de la frustration. Les plaintes à l’égard du stationnement dans le Faubourg se font ainsi entendre régulièrement, que ce soit à l’occasion des rencontres publiques sur les travaux d’aménagement de surface des rues, au cours des rencontres du conseil de quartier ou encore par le biais des réseaux sociaux, par le biais d’échange parfois constructifs, parfois teintés de frustration face à l’inconfort générés par la transformation de la Ville en accord avec les principes de mobilité active et durable. Quelques commerçants, dont la clientèle ne réside pas à proximité ou ne peut se déplacer en transports en commun, dépendent également de la disponibilité de stationnement pour attirer leur clientèle. Autre enjeu amené à prendre de l’ampleur dans les années à venir avec le vieillissement de la population, les besoins de stationnement pour les proche-aidants ou les professionnel‧le‧s des services de santé et des services sociaux doivent également être pris en compte.

Ce sont près de 200 personnes qui se sont inscrites à l’atelier du 3 juin, dont une majorité possède une voiture. L’objectif de la rencontre est de présenter un état de la situation et de discuter en petits groupes sur des pistes d’amélioration pour la gestion du stationnement dans le quartier. “On ne propose rien à ce stade, nous allons écouter et poser des questions” indique Mélissa Coulombe-Leduc, conseillère municipale du District Cap-aux-Diamants. “Faut-il favoriser les résident‧e‧s, augmenter le nombre de cases réservées aux détenteurs de vignettes? Avoir des ententes avec des places payantes sous utilisées? Limiter le nombre de vignettes par adresse?” s’interroge la conseillère qui précise que plusieurs questions seront posées aux participant‧e‧s lors de l’atelier, que l’on y participe en personne ou par Zoom. Elle soulève également l’enjeu de l’artère commerciale, l’autopartage qui se développe (on sait qu’une Communauto enlève 8 à 10 véhicules privés sur le parc et que Montréal permet désormais le stationnement sur rue pour ces véhicules), ou encore la possibilité de louer des stationnements privés, ce qui n’est actuellement pas autorisé par la Ville. En prévision de la rencontre, “des équipes sont allées sur le terrain pour mesurer les taux d’occupation et recenser l’ensemble des espaces de stationnement hors rue et sur rue. C’est ce portrait qui sera présenté lundi soir, et qui tient compte des travaux actuels d’aménagement” mentionne Mélissa Coulombe-Leduc.

Une première politique du genre à Québec

La plupart des zones de stationnement sont apparues dans les années 1980. Depuis, les besoins en matière de mobilité ont évolué. La Ville se transforme, les changements climatiques imposent que les villes s’adaptent et le quartier présente un fort potentiel, puisque la mobilité durable, plus particulièrement la marche, sont des habitudes ancrées dans sa culture. En effet, selon la dernière Enquête Origine-Destination, 70,8 % des résident‧e‧s du quartier utilisent les transports actifs (marche 46,8 % et vélo 4,2 %) et les transports en commun (19,8 %) pour leurs déplacements domicile-travail. Saint-Jean-Baptiste est également le quartier dont le taux de motorisation par ménage est le plus faible parmi les 35 quartiers de la Ville : on y compte en moyenne 0,53 voiture par ménage contre 1.28 pour la ville. C’est également le quartier où l’on observe la plus forte pénétration de Communauto, puisque 23 % des ménages du quartier y sont abonnés.

Si une politique doit être adoptée à l’échelle de la Ville d’ici au printemps 2025, le quartier connaîtra les grandes lignes le concernant dès cet automne 2024. L’objectif étant que la Politique tienne compte des réalités différentes des résident‧e‧s, d’autres rencontres suivront dans les autres quartiers, de manière à ce que la Politique soit adaptée. “Nous commençons avec le quartier Saint-Jean-Baptiste” explique Mélissa Coulombe-Leduc, “en lien avec les réaménagements. Notre idée, c’est d’avoir une Politique qui tienne compte des caractéristiques de chaque quartier”. Elle précise que la Ville souhaite continuer à “encourager la mobilité active et d’autres formes de mobilité non motorisée” et que les travaux se font en parallèle de la révision du plan d’urbanisme, en tenant compte des cibles pour augmenter la canopée, l’intérêt manifeste pour les rues conviviales. “L’emprise publique est limitée dans Saint-Jean-Baptiste et nous devons faire des choix pour aménager l’espace au bénéfice de la collectivité et du plus grand nombre” ajoute-t-elle.

Pour vous inscrire en vue de participer à la rencontre, vous pouvez vous rendre sur cette page, où vous retrouverez également divers documents ainsi qu’un formulaire de suggestion en lien avec le stationnement, accessible à partir de ce lundi 3 juin jusqu’au 24 juin, que vous ayez participé ou non à l’atelier.

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