L’organisme Mobilisation Haute-Ville (MHV) aura travaillé d’arrache-pied pour que des animations puissent être offertes cet été au Passage Olympia. Le résultat? Une programmation élaborée par et pour les résident‧e‧s et qui anime un secteur qui manque un peu d’amour.

Depuis l’automne 2023, Mobilisation Haute-Ville a initié des démarches de réappropriation citoyenne pour la place publique. Invité‧e‧s à rêver l’endroit, les participant‧e‧s (que ce soit dans le cadre d’ateliers ou de consultation électronique) s’étaient massivement prononcé‧e‧s pour un lieu à l’image du quartier et de ses résident‧e‧s, et qui puissent également offrir un îlot de verdure. Les différentes demandes formulées par l’organisme pour l’aménagement de l’espace, comme un babillard communautaire, une boîte à livres, etc. ont été refusées par la Ville (c’est la SDC qui est notamment responsable de l’aménagement du lieu). L’organisme s’est donc concentré sur l’animation de l’endroit.

L’organisme obtient finalement une subvention de la Ville, d’un montant de 10 000 $, complétée de 3 000$ de la caisse Desjardins du Plateau Montcalm, pour ce projet. Ce n’est que fin juin que le comité exécutif a adopté les subventions, leur permettant d’assurer l’animation estivale. Un octroi un peu tardif, qui implique que MHV se mobilise rapidement en période estivale, ce qui n’était pas nécessairement dans les plans. “Nous ne sommes pas un organisme culturel, mais communautaire, donc cela nous demande plus d’organisation au dernier moment, mais on a réussi” mentionne Ludivine Caussan, agente de développement au sein de Mobilisation Haute-Ville.

La programmation – entièrement gratuite pour le public – a été élaborée dans une optique de cohésion sociale, de mixité, d’accessibilité et d’inclusion de personnes avec différents profils. “Notre objectif était de faire une animation par et pour et de rejoindre la population au complet, créer l’ouverture et rendre hommage à l’histoire du quartier” précise Ludivine Caussan. C’est ainsi qu’activités de loisir et familiales côtoieront les activités culturelles pendant 12 semaines. Le Centre Famille Haute-Ville animera tous les mardis matins des ateliers histoire et bricolage. Les jeudis à partir de 17h30, un Piknic Poétik, animé par les poètes Lux et Mona Pillow, offrira un moment d’écriture, de lecture et un micro-ouvert. Leur démarche? Utiliser l’art comme alibi pour la cohésion sociale dans le quartier et favoriser les échanges. En août, on pourra également participer à un atelier de cirque et assister à des contes pour tout‧e‧s animés par une drag queen. En septembre se dérouleront trois journées autour du vieillissement et de l’âgisme, en partenariat avec Contact Aînés.

Pour voir la programmation hebdomadaire, on peut aller faire un tour sur la page Facebook de Mobilisation Haute-ville, où elle sera postée chaque lundi. Des affiches seront également postées dans le quartier et des feuillets d’informations déposés dans divers organismes et commerces du quartier.

Au-delà de l’animation de l’endroit, l’un des objectifs de Mobilisation Haute-Ville vise à mettre de l’avant la vitalité communautaire du quartier et à soutenir la réappropriation de l’espace par les résident‧e‧s, ainsi qu’à laisser la place aux personnes qui occupent déjà les lieux, pour se rafraîchir, se relaxer, dormir parfois. Des activités de cohésion sociale pourront donc y avoir lieu pour rejoindre les habitué‧e‧s, comme servir du café ou de la limonade, dans la continuité des activités déjà offertes plusieurs matins par semaine dans les locaux de la Maison Mère-Mallet.

Un environnement en évolution

Les places éphémères avaient été mises en place par la Ville de Québec il y a quelques années. C’est ainsi qu’est né le Passage Olympia en 2018, qui bénéficiait les premières années d’une programmation, d’un aménagement et d’un entretien régulier. Après six années, dont les plus récentes ont vu l’endroit laissé à l’abandon, la Ville est toujours en réflexion quant à l’avenir de ces lieux. Si l’aménagement du Passage relève de la SDC Quartier Saint-Jean-Baptiste (qui vient d’ailleurs d’y installer des fauteuils Adirondack), la Ville voit cette année comme “une année de transition en complémentarité avec le développement des orientations de l’animation des espaces publics”.

Les graffitis doivent néanmoins laisser sous peu place à la murale réalisée par la peintre et anthropologue Véronique Isabelle. L’œuvre devait être installée au printemps, puis début juillet. Elle apparaîtra finalement dans les prochaines semaines sur le mur est du Passage Olympia. À l’image du tissu social du quartier, elle sera colorée, faite de racines, de branches qui s’entrelacent et qui rejoignent le ciel, à l’image de toutes les luttes qui s’additionnent et que l’on peut faire fructifier, comme nous le rapportions cet automne. “Il y a eu des délais” précise Ludivine Caussan, “mais notre objectif est de rendre l’espace beau, de conserver l’œuvre, et d’organiser un événement festif et familial pour l’inaugurer”.