Ce mercredi 21 août, le Périscope a fait salle comble pour le lancement de sa saison 2024-2025. Une saison “En Temps Réels”, qui s’annonce étincelante, foisonnante et en cohérence avec les valeurs du théâtre, engagé et tourné vers sa communauté.

Ce sont neuf pièces qui seront à l’affiche du Périscope en 2024-2025, ainsi que plusieurs activités périphériques. Une saison à l’image de notre société contemporaine et qui reflète les débats qui la traversent et qui l’animent. “On doit être attentif à ce qui habite le cœur et l’esprit de notre public mais également des créateur‧ices. On ne cherche pas à imposer notre vision du monde” mentionne Samuel Corbeil, co-coordonnateur artistique, rappelant que les créateurs‧ices saisissent avant tout “ce qui est déjà dans l’air”. La proposition du Périscope pour cette saison est de fait ancrée non pas dans le réel, mais les réels. “On a décidé d’accorder au pluriel le réel parce qu’on est persuadés que c’est en multipliant les occasions d’aller à la rencontre de réels pluriels qu’on va être en mesure de fortifier les liens qui nous unissent collectivement” précise le co-coordonnateur. Tous les spectacles de la saison célèbrent ainsi à leur manière le vivre-ensemble. “On a été particulièrement émus et frappés en recevant les propositions de spectacles parce qu’on a constaté l’omniprésence du besoin chez les artistes de mettre en scène leur propre expérience du monde ou celle de leurs proches” ajoute Gabrielle Ferron, co-coordonnatrice artistique.

Neuf pièces et des activités tournées vers la communauté

Reflet du bouillonnement créatif et de la volonté de penser au “nous” de la co-coordination artistique, la programmation est riche et promet d’offrir de nombreuses occasions de s’émerveiller ou réfléchir, avec des propositions toutes plus intéressantes les unes que les autres. Difficile de résumer chaque pièce (nous vous invitons à consulter le site Internet du théâtre), mais sachez que la saison commencera dans l’intimité du bus de la compagnie Ubus Théâtre, avec Caminando & Avlando, docufiction qui aborde la grande histoire par le parcours de Jeanne Nadjari, tout en douceur et lumière. La saison se poursuivra avec Je viendrai moins souvent, solo autofictionnel qui fait dialoguer les générations et aborde la question de la transmission au féminin. Viendra ensuite Le jour où tout a merdé, comédie écologique et rocambolesque sur le négationnisme climatique, puis Découroné‧e‧s, où la parole sera donnée à six auteur‧e‧s acadiens autour de la question du pouvoir. Début 2025, Place du parlement nous plongera dans une tragédie classique et contemporaine sur la responsabilité individuelle face à nos communautés rapprochées et élargies. The Quarterlife Crisis • Transformer ses ruines en ombre à paupières prendra le relais au studio Marc Doré, pour un solo autofictionnel, à mi-chemin entre le TED talk, le show rock et le manuel de survie. La pièce H+ offrira ensuite une réflexion sur le transhumanisme, avec une performance intense, puisque son interprète devra courir un marathon chaque soir… Faussaire nous plongera dans les méandres d’une enquête dans le monde de l’art, des faussaires et de Saint-Roch. Pour clore l’année, Sportriarcat abordera les violences de genre dans le monde du sport, la culture du sport-spectacle et la culture du viol.

Diverses activités périphériques sont également prévues, à commencer par une fête des voisin‧e‧s ce samedi 24 août, ainsi qu’une table ronde le 2 octobre prochain à la Maison de la Littérature sur l’autofiction au féminin, de nombreuses soirées rencontres avec les artistes, deux LabOuverts… Dans sa volonté de s’ouvrir à la communauté, le théâtre s’est également engagé dans une démarche de tarification ouverte, qui permet à chacun de contribuer selon ses moyens.

Une nouvelle coordination artistique

Outre la découverte de la programmation, la soirée fut également l’occasion d’un passage de flambeau de la coordination artistique. Cette saison a en effet la particularité d’être la première saison entièrement sélectionnée par Gabrielle Ferron et Samuel Corbeil mais également la dernière du duo, qui a annoncé son départ au printemps après assumé la co-coordination artistique du Périscope depuis février 2022. Un mandat court mais intense, qui aura permis de renouveler la politique artistique, formaliser le processus d’appel de projet, de nouer des partenariats avec des partenaires externes. Leur implication a été chaleureusement saluée par le conseil d’administration, toute l’équipe du Périscope et le public présent ce soir-là.

Le Périscope, qui fêtera son quarantième anniversaire l’année prochaine, accueille désormais Élie St-Cyr (photographie ci-contre) à la coordination artistique. Originaire de Gatineau, on le connaît comme acteur, enseignant et directeur artistique des Chantiers / constructions artistiques, qui offrent chaque année dans le cadre du Carrefour International de Théâtre, à plus d’une centaine d’artistes professionnels, l’opportunité de présenter devant public le fruit de leurs recherches et leurs questionnements, à une étape choisie de leur processus de création. Soulignant la grande force rassembleuse du théâtre, il a rappelé que le Périscope est “un lieu de partage par excellence. Je serai très fier de porter cette saison”.

Prix du Jury étudiant

Décerné par des élèves de secondaire, le prix récompense cette année la pièce Dimanche à Sodome. “Une pièce qui nous a fait éprouver toutes sortes d’émotions, une histoire de notre temps” selon le jury, qui a également salué la “performance remarquable de la comédienne”.