La murale qui orne désormais le Passage Olympia, a été officiellement inaugurée ce samedi 7 septembre. Intitulée “Les racines d’un ciel comme une échelle”, l’œuvre a été conçue par l’artiste Véronique Isabelle en collaboration avec l’autrice Alice Guéricolas-Gagné, deux résidentes du quartier Saint-Jean-Baptiste.
Le Passage Olympia, place éphémère dont l’état suscite de nombreux commentaires depuis plusieurs mois, se refait une beauté et rend par là-même hommage au quartier et à ses résident‧e‧s. Mobilisation Haute-Ville, qui a organisé cette inauguration, a également reçu le mandat cet été d’animer le passage, par le biais d’activités diversifiées et familiales. En parallèle, l’organisme bénéficie également d’une subvention en lien avec la cohésion sociale dans le quartier et organise plusieurs activités en ce sens.
La murale qui recouvre le mur du Passage vibre de couleurs et résonne de mots qui capturent l’image et l’essence même de Saint-Jean-Baptiste. L’œuvre a été installée il y a quelques jours et est constituée de nombreux carrés, sur lesquels Véronique Isabelle a travaillé individuellement, par couche et frottage, reconstituant pas à pas la fresque. L’artiste, qui est également anthropologue et qui a longtemps vécu au Brésil, a souhaité réaliser une murale à l’image du tissu social du quartier: colorée, faite de racines, de branches qui s’entrelacent et qui rejoignent le ciel, à l’image de toutes les luttes qui s’additionnent et que l’on peut faire fructifier. La peintre Véronique Isabelle, l’installera au printemps 2024. “Je voulais réfléchir le quartier que j’habite, l’énergie d’ici, la quantité de mouvements citoyens, et reculer dans le temps, voir ce qui habitait ici avant la colonisation, questionner sur les racines” raconte-t-elle. Inspirée des plus anciennes habitantes du quartier, les vignes sauvages du cap, l’artiste fait ressortir, par leurs enchevêtrements, la complexité de la communauté tissée serrée de Saint-Jean-Baptiste, tout en regrettant le “peu d’espace accordé dans le quartier pour se rappeler des mouvements sociaux” et plus généralement de son histoire. Mélissa Coulombe-Leduc, conseillère municipale du District, siégeait sur le jury qui a sélectionné le projet de murale et qui a eu un coup de cœur pour le projet, a notamment mis de l’avant “Les lianes, les racines, les couleurs qui illustrent le tissu social du quartier et son dynamisme”.
Un texte d’Alice Guéricolas-Gagné, auteure qui a notamment rendu hommage au quartier dans le roman “Saint-Jambe”, s’insère dans l’œuvre. “Nous avons été en dialogue pendant plusieurs mois pour créer le texte et l’œuvre. On a le même processus de création artistique, par image” raconte-t-elle, rappelant du même souffle l’importance d’avoir eu du temps pour peaufiner les textes, réussir à concentrer l’identité du Faubourg dans la murale. Une œuvre qui s’est notamment élaborée au travers de trois ateliers de médiation culturelle réalisés avec différents groupes communautaires du quartier au cours de l’année 2023, dont nous vous avions parlé.
La murale a été installée dans l’optique de durer une dizaine d’années. Elle est actuellement couverte d’une couche de protection qui, si elle n’empêche pas les graffitis, permet de les nettoyer rapidement. D’autres murales ont précédemment orné les murs de l’endroit, comme l’œuvre intimiste et évolutive de Wartin Pantois en 2022. Le Passage Olympia reste néanmoins un endroit dont les murs adjacents sont facilement ornés de graffitis plus ou moins élaborés, créant parfois un dialogue étonnant. Peut-être qu’un projet de mur d’expression pourrait y être installé, un jour? En attendant, vous pouvez profiter des dernières belles journées de l’été et de l’automne pour aller vous plonger dans les couleurs et l’ambiance vibrante de la fresque, au Passage Olympia (865 rue Saint-Jean).
Laisser un commentaire