Comment cette mémoire fonctionne-t-elle? Quels en sont les mécanismes? De quelle façon un souvenir personnel trouve-t-il écho dans la mémoire collective?
887 s’attarde également à diverses manifestations commémoratives : le nom des parcs, des rues, des monuments, de tout cet héritage patrimonial dans lequel on vit, mais que l’on ne voit plus. Logiquement, la pièce s’intéresse aussi à l’oubli, à l’inconscient, à cette mémoire qui s’efface avec le temps et dont les limites sont compensées par le stockage numérique, les montagnes de data, les mémoires virtuelles. Dans ce contexte inédit, qu’en est-il finalement de la pertinence d’une représentation sur scène, cette pratique fondée sur l’exercice de la mémoire ?
Toutes ces questions se distillent dans un récit où Lepage, quelque part entre le théâtre et la conférence, expose au spectateur les affres d’un comédien qui – par définition, ou pour survivre – doit se souvenir, d’abord du texte qu’il a dire devant nous, mais également de son passé, et de la réalité historique et sociale dont il hérite et où il s’inscrit.