La Ville de Québec lance ce 7 octobre une démarche de consultation publique pour inviter la population à se prononcer sur le contenu et les grands axes de la nouvelle Stratégie de sécurité routière 2020-2024.
Si le maire s’enorgueillit que la Ville s’inscrive “parmi les grandes villes les plus sécuritaires en Amérique du Nord”, force est de constater que les accidents sont encore nombreux, et que la vitesse, notamment dans le quartier, est un enjeu de sécurité majeur. La responsabilité en incombe tant aux aménagements qu’aux conducteurs. A ce propos, Régis Labeaume précise que “dans cette nouvelle Stratégie, nous lançons un appel fort à la population: il faut ralentir et être courtois envers les autres usagers. En agissant tous ensemble, nous parviendrons à rendre Québec encore plus sécuritaire pour tout le monde”.
Les citoyens sont ainsi invités, jusqu’au 31 janvier 2020, à s’exprimer sur le projet de Stratégie de sécurité routière 2020-2024, dans la continuité d’un processus de consultation publique entamé en février 2018. Une consultation en ligne est organisée du 7 octobre 2019 au 31 janvier 2020. Les citoyens pourront se prononcer notamment sur la réduction de la vitesse, la sécurisation des trajets scolaires, la cohabitation et la courtoisie entre usagers de la route, ou l’utilisation du cellulaire au volant.
Une séance d’information pour le grand public se tiendra le 29 octobre à 19h au 709 rue Kirouac (Salle des Chevaliers de Colomb). Les conseils de quartiers seront consultés en octobre et novembre. Les personnes souhaitant déposer un mémoire en vue des auditions (qui se tiendront les 23 et 27 janvier 2020) sont invitées à le faire avant le 10 janvier 16h.
La Stratégie routière 2020-2024 vise notamment à :
- Investir 60 millions $ en cinq ans, dont 11.5 millions pour les zones scolaires, 16 millions pour les zones accidentogènes, et 25 millions pour des nouveaux trottoirs.
- Réduire la limite de vitesse dans les rues résidentielles à 30km/h et 40km/h.
- Accorder 3000$ au conseil de quartier par année pour engager les résidants à réduire leur vitesse dans les rues résidentielles
- Accorder 3000$ à l’École Saint-Jean-Baptiste par année, pour élaborer des outils de sensibilisation en partenariat avec des organismes communautaires.
- Acquérir et déployer un afficheur de vitesse dans le quartier
- Intervenir en priorité aux 140 endroits les plus accidentogènes, dont 60 sont situés sur le tracé du projet de tramway et trambus. Pour le quartier, les deux sites identifiés sont sur l’avenue Honoré-Mercier, à l’angle Saint-Jean et l’angle Saint-Joachim.
Les accidents dans Saint-Jean-Baptiste
Les données des accidents compilées et cartographiées par Accès Transports Viables indiquent clairement que les quartiers centraux (Saint-Roch en tête) sont plus dangereux pour les cyclistes et les piétons que d’autres quartiers plus résidentiels. La récente mise à jour de la carte des carte des accidents routiers avec piéton(s) ou cycliste(s) sur le territoire des villes de Québec et Lévis, de 2005 à 2017, permet de constater que bien peu sont les intersections du Faubourg qui peuvent prétendre n’avoir vu aucun accident depuis 2006.
Depuis 2006, plus d’une centaine d’accidents, dont sept graves et un mortel, ont été répertoriés dans le quartier. Certaines zones accidentogènes sont bien connues, et la palme revient sans nul doute à l’avenue Honoré-Mercier, où l’on relève plus de trente accidents sur la période (33, dont 12 à l’intersection Saint-Jean). Mais la rue Saint-Jean, la rue d’Aiguillon ainsi que des rues résidentielles comme Richelieu ou Lavigueur ne sont pas en reste. L’intersection Saint-Jean / Saint-Augustin (4 accidents), celle avec Sainte-Geneviève (3), Sainte-Claire (3), ou encore celle avec Turnbull (4) sont autant d’endroits dangereux. On recense également plus de 20 accidents dans la partie nord du Faubourg, de la rue d’Aiguillon à la rue Lavigueur, 9 à l’intersection Salaberry/Chemin Sainte-Foy. Ne parlons même pas de ceux qui sont arrivés sur René-Lévesque: 18 accidents dont un mortel…
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