Près d’une soixantaine de personnes se sont rassemblées le 28 septembre pour l’inauguration du Parc Marc-Boutin. Famille, amis, membres du Comité populaire Saint-Jean-Baptiste se sont réunis pour rendre hommage au militant décédé en octobre 2020.

La mobilisation pour rendre hommage à cette figure bien connue du Faubourg s’est organisée très rapidement après sa disparition soudaine. L’effort collectif aura rapidement porté fruit, puisque le Parc Scott aura changé officiellement de nom en deux ans. La plaque officielle a été installée en mars 2023, mais c’est en cette fin septembre que l’on a procédé à l’inauguration populaire du Parc Marc-Boutin. Sous un chaud soleil d’automne, les personnes réunies lors de ce 4 à 6 ont pu échanger sur les nombreuses implications de l’infatigable militant, citoyen, architecte, poète inclassable, urbaniste marxiste et piéton engagé selon les mots de son ami Gilles Simard, qui a également tenu à souligner la modestie du personnage. “Cette marque de reconnaissance rejaillit sur tous les groupes communautaires de Québec” a-t-il ajouté.

“Homme têtu, iconoclaste, campé dans son rôle de mouche du coche”, toujours selon Gilles Simard, Marc Boutin aura marqué les luttes urbaines du quartier pendant plus de quarante ans, que ce soit au travers du journalisme, de l’architecture, des arts, de la géographie et de la militance de chaque jour. Lors de cet événement festif et rassembleur, Marie-Ève Duchesne, permanente au Comité populaire, a également tenu à souligné que cette inauguration se faisait dans la continuité de plusieurs victoires au sein de luttes dans lesquelles Marc Boutin s’est beaucoup investi au fil des ans, comme les rues partagées, la limite de vitesse à 30 km/h dans les rues résidentielles ou encore l’Îlot Saint-Vincent-de-Paul. Mettant de l’avant le “faiseux de jus de bras, le poseux d’affiche, le mobilisateur de coin de rue”, Marie-Ève Duchesne a également tenu à rappeler l’engagement tenace du militant contre la culture du char et les promoteurs immobiliers.

Mélissa Coulombe-Leduc, conseillère municipale de Cap-aux-Diamants, a quant à elle déclaré que la demande de changement de nom “tombait sous le sens” lorsqu’elle en a eu connaissance. “Je n’ai pas connu Marc Boutin, mais j’aurais apprécié le connaître. Il faut des gens comme lui pour nous les élus, pour nous les élus, pour nourrir la discussion, apporter des propositions en phase avec la population, a-t-elle ajouté.

Présent lors de l’inauguration, Étienne Grandmont, député de Taschereau, publiait sur sa page Facebook le lendemain un hommage au militant, rappelant qu’après ses études, alors qu’il vivait dans le quartier, il s’est impliqué au Comité populaire Saint-Jean-Baptiste. “Je me suis subitement retrouvé à discuter et à apprendre auprès de personnes aguerries qui militaient depuis des années pour que le quartier soit pensé pour et par les gens qui y habitent. Et au cœur de ces discussions et ces apprentissages planait toujours l’influence positive et créative de Marc Boutin”. Soulignant le rôle de Marc Boutin en tant que mentor en matière d’urbanisme, il ajoute que “C’est par ses connaissances et ses réflexions que j’ai pris un chemin dont j’ignorais jusqu’alors l’existence. C’est par lui que j’ai découvert la ville à échelle humaine”.

Un panneau rappelant la vie et les implications de Marc Boutin a été posé par les militant.e.s du Compop sur la clôture du parc à la fin de l’inauguration, pour permettre à tout et chacun de connaître un peu plus l’homme derrière le Parc.