Nous avons rencontré la conseillère municipale du District Cap-aux-Diamants il y a quelques jours. L’occasion de faire le point sur les premiers mois en politique municipale, les projets réalisés, en cours et à venir.

L’élue, chargée du patrimoine, de l’urbanisme et du tourisme au Comité exécutif de la Ville de Québec, n’a pas manqué d’ouvrage dans les derniers mois. Le travail de conseillère municipale est exigeant. “En termes de charge de travail, cela demande plus que ce que je pensais” dit celle dont l’ancien métier l’avait pourtant rendue familière des rouages de l’administration publique. Mais la nature du travail en soi n’a pas été une surprise, et correspond à la vision qu’elle en avait avant d’entrer en fonction. La surcharge de travail découle en grande partie d’une nouvelle approche de la démocratie locale et des nombreuses rencontres d’information ou de consultation avec les citoyennes et les citoyens. “J’avais dit qu’on consulterait, j’aurais du anticiper!” ajoute-t-elle, avec encore beaucoup d’énergie, alors qu’elle achève une première année de mandat.

Une attention particulière au patrimoine

Le soir de son élection, Mélissa Coulombe-Leduc déclarait “Le dossier qui est à la base de mon engagement au Conseil de quartier, c‘est l’église. C’est le cœur de la communauté. Rien n’a bougé depuis des années”. Étant responsable du patrimoine au comité exécutif, c’est assez rapidement qu’elle a pu faire des suivis sur les grands enjeux qui concernent le Faubourg, dont l’église. Elle a ainsi pu mettre la main sur le rapport de la consultation effectuée par le Conseil de quartier en 2021 et dont le Conseil n’avait jamais eu de nouvelles. Le projet avance, et on devrait avoir des nouvelles d’ici à la fin de l’année. La Fabrique doit d’ailleurs procéder à quelques travaux dans les prochains mois, avant que le projet final n’émerge. “Ce qui est important, c’est d’avoir un projet dont le montage financier est équilibré” déclare l’élue. De fait, on s’achemine probablement vers une mixité d’usage au sein du bâtiment, avec potentiellement une partie allouée aux activités de l’École Saint-Jean-Baptiste.

Le patrimoine privé est également une préoccupation pour l’élue. Le quartier Saint-Jean-Baptiste, avec ses immeubles bien souvent centenaire, se situe sur le territoire de la Commission d’urbanisme et de conservation de Québec et est donc assujetti à certaines règles de conservation et de rénovation. “On n’en parle pas assez, mais 98 % des propriétaires des zones patrimoniales entretiennent leurs biens et sont soucieux de bien faire”. La Ville offre d’ailleurs des subventions pouvant aller jusqu’à 100 000$ par an pour les rénovations, pour les bâtiments construits avant 1955. “Il faut donner aux propriétaires tous les outils dont ils ont besoin” précise Mélissa Coulombe-Leduc, qui mentionne qu’elle souhaite que la Ville développe des trousses pour tous les propriétaires dans les secteurs assujettis à la CUCQ, à l’image des trousses d’information qui existent déjà pour les quatre sites patrimoniaux, et qui pourrait être distribuée à toutes les adresses concernées. “Il faut sensibiliser davantage et mieux outiller sur les ressources disponibles” indique-t-elle, ajoutant qu’il serait intéressant de distribuer une trousse d’information aux propriétaires (en attendant, on peut vous conseiller de regarder ce qui est possible sur le site de la Ville).

Verdissement et mobilité durable

Tramway, circulation de transit, rues conviviales et partagées… Les dossiers ne manquent pas et ont le potentiel d’affecter durablement la qualité de vie des résidentes et résidents de Saint-Jean-Baptiste. Ce sont également les dossiers qui ont eu le plus de visibilité et qui ont fait l’objet de nombreuses séances d’information ou de consultation (voir par exemple nos articles sur le réaménagement de certaines rues ou sur l’insertion du tramway). Le dossier de la rue St-Jean à 40 km/h est “l’un chantier qu’on va devoir avoir en parallèle du tramway” ajoute l’élue, qui souhaite être attentive à l’impact de la circulation de transit qui pourrait être amené par l’arrivée du tramway dans les prochaines années.

En ce qui a trait au verdissement, “si on va au maximum de ce que l’on peut faire avec les rues conviviales, on devrait avoir 20 à 25 nouveaux arbres dans le quartier, sur les tronçons St-Gabriel, des Zouaves, Claire-Fontaine et Lockwell” mentionne l’élue, qui rappelle également que le programme “coup de pouce” de la Ville permet à des groupes d’investir des terrains municipaux (comme le parc Berthelot) pour les verdir. Les résidentes et résidents peuvent ainsi concevoir des projets de verdissement avec des vivaces ou annuelles en bac ou en pleine terre, de plantes comestibles (en bac) ou d’arbustes (en bac ou en pleine terre). Actuellement, aucun financement n’est associé, mais le projet sera évalué dans les prochains mois. On peut également s’attendre à ce que cela bouge du côté des parcs, comme Berthelot ou Richelieu. Des discussions sont en cours dans le cadre de l’élaboration du prochain budget municipal.

Les terrains privés ne sont pas en reste, et les propriétaires devraient être approchés au cours de l’automne. “Quand j’étais au conseil de quartier, il y avait eu un appel de projet pour le verdissement de terrains non-municipaux. Les appels reviennent tous les ans. Il faut les travailler l’automne précédent, pas lorsque l’appel est lancé et que la date limite est quelques semaines plus tard” indique la conseillère. Ces projets nécessitant plus de temps et de ressources, divers organismes pourront intervenir en appui, comme le Centre Régional de l’Environnement ou des groupes comme Verdir Saint-Roch.

L’enjeu du stationnement pour les résidentes et les résidents ressort régulièrement. Mélissa Coulombe-Leduc a été interpellée à plusieurs reprises lors des différentes rencontres cet hiver et ce printemps. “Il faut voir comment changer les règles de stationnement pour impacter les résidents le moins possible et induire des changements de comportement progressivement” indique l’élue, qui précise également qu’un chantier plus macro sur le stationnement dans les quartiers centraux est en cours, porté par son collègue Pierre-Luc Lachance. Plusieurs solutions existent pour offrir un meilleur accès aux stationnements existants ou s’assurer que les personnes qui ont des vignettes peuvent effectivement se stationner dans les rues. Un projet dont on devrait rapidement avoir des nouvelles, en parallèle des travaux du tramway. Pour l’équipe municipale en place, la mobilité se conçoit de manière intégrée, et dans le but de favoriser des déplacements actifs et durables. Notre quartier est d’ailleurs le quartier de la Ville où l’on note le plus de déplacements actifs et où il y a le moins de voiture par ménage.

Consensus et conciliation travail-famille en action

Au soir de son élection, Mélissa Coulombe-Leduc déclarait vouloir “travailler avec les forces progressistes du quartier”. Une méthode fondée sur le dialogue, l’approche progressive et la recherche du consensus, qu’elle applique dans tous les projets sur lesquels elle travaille. Consciente de la composition socio-démographique du quartier, elle souhaite “travailler sur les communs”. Un principe mis de l’avant sur plusieurs dossiers, comme le verdissement et les rues partagées et conviviales, travaillés de concert avec le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste, le Conseil de quartier de Saint-Jean-Baptiste et la Société de développement commercial.

L’approche de concertation et les différentes rencontres ou consultations menées par l’équipe municipale – souvent en fin de journée ou en soirée – ont un impact sur la vie familiale. L’hybridation des rencontres (à la fois en personne et en ligne) rend possible une meilleure conciliation travail-vie famille pour la conseillère, qui est mère de trois jeunes enfants. Une réalité d’ailleurs partagée par plusieurs autres membres de l’équipe municipale et qui peut encourager l’implication de jeunes parents en politique municipale. “Il y a une très belle ouverture à ce sujet dans Cap-aux-Diamants” indique-t-elle. Cela permet également un meilleur accès à l’information, les séances pouvant être visionnées en direct ou à un autre moment. “Cela permet de rejoindre de nouvelles personnes, comme des parents ou des personnes limitées au niveau du déplacement, même si on doit rester concernés par la fracture numérique” ajoute-t-elle.

Si l’heure des vacances a pour le moment sonné, nombreux sont les projets qui l’occuperont à la rentrée, et dont nous vous reparlerons certainement: patrimoine, verdissement, déplacements, impacts du tourisme, le Patro Saint-Vincent-de-Paul ou encore le dossier du CPE à faire atterrir… Des projets qui auront un impact direct sur l’environnement immédiat des résidentes et résidents de Saint-Jean-Baptiste!