Le 14 juin dernier, à la demande de la Ville, le Conseil de quartier Saint-Jean-Baptiste tenait une réunion de concertation et de réflexion sur le zonage commercial de la rue Saint-Jean. Le Bourdon en avait en son temps  publié un compte-rendu. Depuis, nous avons pu nous procurer la note de synthèse.

Alors que quarante personnes ont été comptabilisées dans l’assistance, neuf seulement ont pris la parole au micro pour une question ou un commentaire sur le contingentement des restaurants et des bars, alors que dix-neuf se sont exprimées au sujet du contingentement des résidences de tourisme. Pour rappel, la spécificité de la zone 13005Mb (essentiellement la rue Saint-Jean depuis la Côte de Salaberry jusqu’au boulevard Honoré-Mercier et quelques morceaux autour de l’artère commerciale) est que le contingentement commercial actuel s’y fait en distance et pas en nombre. Il doit y avoir une distance minimale de 150m entre deux bars et de 50m entre deux restaurants. Un héritage issu du temps où les gangs de motards se disputaient les bars, avait-il été répondu par la Ville au Conseil de quartier.

Un questionnaire circulait dans la salle ce soir-là, destiné à être rempli par les personnes intéressées pour être ensuite examiné par le Service d’interaction citoyenne de la Ville. Il a si bien circulé qu’il a été rempli par… soixante-dix personnes (presque deux fois plus que le public présent). Mais sur un total de huit questions, tout le monde n’a pas répondu à toutes les questions.

Sur le contingentement des restaurants, 39 personnes ont été d’accord pour ne plus avoir d’exigence de distance entre deux restaurants. Une exigence d’ailleurs facilement contournable en ouvrant une « aire de dégustation » comme il en existe tant dans notre quartier plutôt qu’un restaurant. Mais 35 de ces personnes souhaitent un contingentement en nombre dans la rue en remplacement de celui en distance. Certains répondants ont exprimé des craintes quant à de potentiels restaurants de 500m2 et préfèrent que la taille reste plus à l’échelle du quartier.

Concernant les bars, 43 répondants préféreraient qu’ils soient contingentés en nombre plutôt qu’en distance entre deux bars. Selon le document de synthèse établi par la Ville, la majorité des répondants accepterait deux à quatre bars supplémentaires. Certains verraient sept à dix bars de plus, mais des craintes ont été exprimées quant à un potentiel bar à proximité de l’école Saint-Jean-Baptiste. Sauf omission, de la côte de Salaberry à la rue Turnbull on ne dénombre que deux établissements:

  • trottoir pair (au 40) le bar Mon Calme a succédé en juin 2013 aux nombreux bars qui avaient été à cette adresse depuis le milieu des années 80, mais se trouve sans activité depuis le printemps 2017;
  • trottoir impair (au 145) une enseigne Chez Victor.

Un contingentement de la rue en nombre plutôt qu’en espacement risquerait donc d’entraîner une plus grande concentration à des endroits déjà denses en bars et restaurants.

Quant à un potentiel ajout de débits de boissons, les répondants étaient très divisés: 35 pour, 32 contre. Les personnes favorables à un accroissement du nombre de bars espèrent un meilleur achalandage du quartier, les défavorables évoquent les nuisances et l’accroissement du bruit. En revanche, 56 participants sont en faveur de l’ouverture d’une microbrasserie, certains d’entre-eux préférant toutefois qu’elle soit comptabilisée comme un bar.

La réponse sur les résidences de tourisme (visant principalement les locations de type Airbnb) fut assez nette: 66 personnes ont répondu, dont 36 contre la possibilité de louer des logements sur la zone concernée. Parmi les motifs de refus, on trouve que « ce type d’hébergement ne respecte pas la quiétude du quartier » et/ou la crainte de l’augmentation des loyers que cela pourrait entraîner. Les personnes favorables à des locations de ce type espèrent un bon achalandage du quartier, mais s’entendent sur le fait qu’il faudrait « imposer un nombre maximal de propriétés de ce genre sur la rue Saint-Jean« , ainsi qu’un nombre maximum de nuitées d’occupation par an. La Ville a mis en place une prohibition temporaire totale relative à la délivrance des permis d’hébergement et une commission a été nommée le 21 septembre pour réfléchir à une modification de règlement